Au moment où les opportunistes cyniques et les idiots utiles continuent de vendre la chimère de la belle et magnifique démocratie tunisienne, des représentants du peuple, à l’instar de Fayçal Tebini, continuent d’offrir le triste spectacle de la médiocratie tunisienne dans toute sa splendeur.
Par Imed Bahri
Alors que les voix ne cessent de s’élever réclamant qu’Elyes Fakhfakh, soupçonné dans une affaire de conflit d’intérêt, délègue ses fonctions de chef de gouvernement, le député Fayçal Tebini a cru inventer l’eau chaude en proposant dans une vidéo qu’il a posté sur Facebook, dimanche 19 juillet 2020, que le président de la République, Kaïs Saïed, occupe en même temps le poste de chef de gouvernement jusqu’à ce que le prochain locataire du Palais de la Kasbah, qui sera nommé à la fin de cette semaine, constitue son gouvernement et obtient la confiance de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP).
Le président d’un fantomatique parti
Bien entendu, la trouvaille «tébiniste» est anticonstitutionnelle et impossible à mettre pratiquement en œuvre, mais elle en dit long sur le niveau des députés et surtout celui d’un député réélu, qui exerce actuellement son deuxième mandant et qui ignore les fondamentaux de la Constitution tunisienne. Apparemment Fayçal Tebini passe plus de temps dans les cabines de massage qu’à lire la Constitution.
Le député Tebbini, qui est également président d’un fantomatique parti dénommé «La voix des agriculteurs», n’est pas connu pour défendre les intérêts des agriculteurs et des éleveurs mais plutôt par faire l’intéressant depuis six ans et de défrayer la chronique en multipliant les dérapages et les écarts de langage.
Il a par exemple comparé l’ancien chef du gouvernement Youssef Chahed à Adolf Hitler et a même menacé de le faire fusiller en public s’il est élu président de la République (sa défaite a au moins évité que Tebini commettre l’irréparable).
Une autre fois, il a dit que les Rcdistes ne sont pas des Tunisiens lors d’une séance plénière consacrée à l’examen d’une motion présentée par les pseudo-révolutionnaires d’Al-Karama, dont beaucoup étaient des Rcdistes lorsque ce parti était au pouvoir, réclamant les excuses officielles de la France sur la période coloniale ce qui avait provoqué la colère d’Abir Moussi, président du Parti destourien libre (PDL).
Plus folklorique encore, il faisait du rodéo à dos de mulet lors des incendies de l’été 2017, dans les montagnes de Kroumirie, sa région, etc., et ses frasques sont incalculables.
La magnifique démocratie tunisienne qui tarde à venir
Ce triste spectacle offert par l’un des acteurs de la médiocratie tunisienne payé par le contribuable ne semble plus faire rire grand monde à part les imbéciles et les idiots utiles qui continuent de vendre la chimère de la belle et magnifique démocratie tunisienne qui tarde à venir jour après jour alors que le pays s’enfonce encore plus jour après jour dans l’incompétence crasse et la médiocrité affligeante.
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