Depuis quatre jours, le navire de forage et de prospection gazière turc Uruç Reis, accompagné par sept frégates militaires, se trouve dans les eaux territoriales grecques. C’est une violation de la souveraineté de la Grèce, du droit international et du droit de la Mer.
Sachant que les eaux territoriales sont une zone sur laquelle s’étend la souveraineté de l’Etat côtier, la Grèce a de bonnes raisons de multiplier les efforts diplomatiques, notamment en direction des autres Etats européens, et d’assurer qu’elle ne se pliera pas à la politique du «fait accompli». Elle a d’ailleurs placé ses forces armées en état d’alerte mais la Turquie, sourde, poursuit ses provocations.
Nikos Dendias, le ministre grec des Affaires étrangères, rencontrera son homologue américain Mike Pompeo à Vienne. Et demain, vendredi 14 août 2020, une réunion extraordinaire des ministres européens des Affaires étrangères se tiendra par téléconférence, à la demande de la Grèce, au sujet des menaces de la Turquie.
Emmanuel Macron a réagi dans la soirée du mercredi 12 août 2020: «La situation en Méditerranée orientale est préoccupante. Les décisions unilatérales de la Turquie en matière d’exploration pétrolière provoquent des tensions. Celles-ci doivent cesser pour permettre un dialogue apaisé entre pays voisins et alliés au sein de l’Otan. J’ai décidé de renforcer temporairement la présence militaire française en Méditerranée orientale dans les prochains jours, en coopération avec les partenaires européens dont la Grèce.»
D’autres rebondissements sont donc à redouter, car l’activisme militaire d’Erdogan, dont les troupes sont stationnées aux frontières de la Tunisie, de l’Algérie et du Mali, où l’armée française est engagée dans la guerre contre les groupes jihadistes, ne saurait être accepté par tous les Etat concernés au nord et au sud de la Méditerranée.
I. B.
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