Le parti Qalb Tounes, qui était, il y a de cela moins d’un an, pendant la campagne électorale, «celui de la corruption», aux yeux de Seifeddine Makhlouf, chef du bloc parlementaire d’Al-Karama, est devenu aujourd’hui un allié politique de la coalition islamiste. De quoi inciter l’avocat controversé à réviser sa position et surtout ses déclarations…
Intervenu sur les ondes de Diwan FM, ce mardi 15 septembre 2020, Makhlouf a radicalement changé d’avis concernant Qalb Tounes et son tonitruant président, Nabil Karoui. Les démons d’hier sont devenus, comme par magie, les anges d’aujourd’hui…
«Ce sont des gens qui veulent travailler […] C’est un bloc sérieux qui veut servir les intérêts des Tunisiens», a-t-il notamment lancé en parlant de Qalb Tounes et de ses députés.
Concernant les poursuites judiciaires à l’encontre de Nabil Karoui, Makhlouf a manqué d’originalité et évoqué un complot de l’ancien chef de gouvernement, Youssef Chahed.
«Nous avons mené nos investigations, et nous avons conclu qu’il s’agissait d’une affaire créée de toute pièce par Youssef Chahed, qui voulait exclure ses concurrents politiques, à l’instar de Nabil Karoui, mais aussi de Chafik Jarraya et Slim Riahi», a-t-il déclaré, tout en s’excusant pour ses anciennes déclarations hostiles à Nabil Karoui.
Seulement, il est important de signaler que même si Youssef Chahed n’a plus aucun pouvoir aujourd’hui, Nabil Karoui est toujours poursuivi pour des affaires d’évasion fiscale et de blanchiment d’argent, qu’il est, de ce fait, toujours interdit de voyager, et que ses biens sont toujours gelés. En ce qui concerne Jarraya et Riahi, le premier est encore en prison et le deuxième en fuite en Europe.
Des faits qui décrédibilisent considérablement les arguments (plutpot périmés) de Seifeddine Makhlouf, dont les positions changent en fonction de ses rapports personnels et de ses intérêts politiques… du moment. Une véritable girouette sans conviction, sans principe et, surtout, sans honneur.
C. B. Y.
Donnez votre avis