Le bloc de la Réforme a fermement dénoncé le comportement du député Al-Karama, Seifeddine Makhlouf, qui a porté atteinte aux membres du bureau de l’Assemblée et à ses collègues, en les insultant et leur manquant de respect. Le bloc parlementaire présidé par Hassouna Nasfi a dans ce sens appelé la présidence du parlement à mettre fin à «ces abus qui sont punissables par la loi».
Dans un communiqué, publié dans l’après-midi du jeudi 5 novembre 2020, le bloc de la Réforme a réitéré sa solidarité avec ses collègues en affirmant que les insultes proférées par Seifeddine Makhlouf, qui s’est spécialisé dans la violence verbale, via des statuts et des vidéos Facebook et même au sein de l’Assemblée, représentent un vrai danger et portent atteinte à la transition démocratique.
Rappelons qu’à l’issue d’une réunion qui s’est terminée dans la nuit du mercredi à jeudi, le bureau de l’Assemblée, qui avait reçu une correspondance de l’Union interparlementaire (UIP) au sujet d’une plainte déposée par la présidente du Parti destourien libre (PDL) Abir Moussi, a condamné l’agression verbale de Seifeddine Makhlouf à l’encontre de cette dernière.
En réaction, le président du bloc Al-Karama a, comme à son habitude, réagi en publiant un statut sur son compte Facebook pour insulter ses collègues, traitant notamment Abir Moussi de «guenon» et de «poubelle» et appelant les députés Tarek Fetiti (2e vice président du parlement), Mabrouk Korchid, Khaled Krichi, Hafedh Zouari et Samia Abbou, à transcrire le communiqué de condamnation sur du papier toilette. «Écrivez votre communiqué sur ce papier, puis faites-en et de ce qu’il en restera ce que vous jugez utile», a-t-il écrit. La grande classe quoi !
Rappelons que Seifeddine Makhlouf, surnommé «l’avocat des terroristes» et qui insulte tous «ceux qui ne sont pas de son bord » (députés, partis politiques, UGTT, journalistes…), avait été condamné, en décembre 2019, en 1ère instance, à 20 mois de prison ferme, suite à une plainte déposée à son encontre par le procureur de la république de Sidi Bouzid, chargé de l’affaire de l’école illégale de Regueb, qu’il avait menacé tout en accusant l’Etat de «mener une guerre contre l’islam».
«Si tu es un homme, viens ici à Tunis», avait-il lancer, en s’adressant au procureur, qui avait décidé la fermeture du centre coranique du Regueb, où des enfants étaient hébergés avec des adultes et n’apprenaient que le Coran et où même des mineurs avaient été violés par un salafiste, qui a été condamné, en juillet dernier, à 20 ans de prison ferme, pour abus sexuels sur enfants.
Seifeddine Makhlouf, qui avait renoncé à son immunité parlementaire, avait alors fait appel de ce jugement, tout en sollicitant le soutien de ses confrères avocats. Mais depuis, l’affaire est toujours en cours… dans les tiroirs de la justice.
Y. N.
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