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Kef : Un sit-in pour appeler le gouvernement à appliquer l’accord de 2016 pour le développement de la région

Le Kef. Ph Salah Galai.

Un sit-in est organisé ce jeudi 12 novembre 2020, devant le siège du gouvernorat du Kef, afin de demander au gouvernement l’application de l’accord signé en 2016 pour le développement de la région. Plusieurs parties ont emboîté le pas au Dr Fadhel Bedhiafi, qui avait annoncé ce mouvement de protestation pour manifester contre la marginalisation de cette ville du nord-ouest et les promesses non tenues des gouvernements qui se sont succédé.

Estimant que sa région, classée parmi les plus pauvres du pays, a été oubliée durant des années et doit bénéficier d’un plan de développement, Dr Fadhel Bedhiafi, vice-président de la Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH), a indiqué, lundi dernier, qu’il compte manifester afin d »exiger l’application de l’accord signé depuis 4 ans.

Cette annonce a été faite quelques jours après que la présidence du gouvernement ait annoncé qu’un accord final a été trouvé avec le mouvement El-Kamour (Tataouine), dont les membres avaient bloqué la production gazière et pétrolière durant 4 longs mois pour que les autorités abdiquent et appliquent l’accord signé en 2017 et le soir-même du discours prononcé, à ce propos, par le chef du gouvernement, Hichem Mechichi.

Ce dernier avait, en effet, promis de trouver des solutions pour les problématiques liées au développement régional en citant quelques régions, et en oubliant plusieurs autres, à l’instar du Kef, dont le taux de pauvreté est de 34,2 %, selon le rapport de élaboré, en septembre dernier, par l’Institut national de la statistique (INS), en collaboration avec la Banque Mondiale.

Peu après l’annonce du sit-in par Fadhel Bedhiafi, plusieurs activistes ont décidé, eux aussi, de manifester afin que leur région ne soit plus marginalisée, d’autant que ces demandes serviront l’intérêt général. Ils se sont ainsi mobilisés via les réseaux sociaux pour organiser le sit-in, prévu jeudi à partir de 9h, et ont également publié une pétition afin de demander que les accords signés en 2016, relatifs à des investissements et au développement dans les secteurs agricoles, éducatif et sanitaire, soient appliqués.

«Sicca, Sicca Veneria, Cirta, Chaqbanariya et Le Kef, notre ville a toujours fait partie de l’histoire de la Tunisie qu’elle soit numide, romaine, byzantine ou arabe . Riche de son Histoire, de son passé, de ses gens, de sa culture, de ses arts, de ses terres, de ses mines de son charme et pourtant délaissée», lit-on dans la pétition.

«Répudiée par un Etat qui promet des investissements dans les régions les plus démunis et qui pourtant se permet le luxe d’ignorer cette région avec son taux de pauvreté de 34,2% la classant 2e à l’échelle nationale. Le Kef se bat, se débat, reste fier et ne pliera pas, mais le Kef exige ce qui lui est de droit. Nous ne voulons pas de vos aides dérisoires, nous ne sommes pas demandeurs d’aumône. Cet Etat se doit d’investir dans notre région. Le potentiel est là et ne demande qu’à être exploité mais nous manquons de moyens», ajoutent encore les activistes.

Notons que le gouvernorat du Kef, qui compte 12 délégations, est doté de superficies agricoles utiles exploitées représentent environ 483.300 hectares, dont 16.000 sont irriguées, de sites archéologiques et d’un important patrimoine culturel, ainsi que de 31 sites de réserves en substances utiles et de réserves en phosphate.

Y. N.

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