Le dialogue politique libyen sous les auspices de l’Organisation des nations unies (ONU) prend fin, après une semaine d’échanges directs, dans la banlieue de Gammarth, à Tunis. Il n’a pas débouché sur un accord sur une autorité unifiée, mais les participants ont tout de même prévu d’organiser des élections en décembre 2021.
Par Cherif Ben Younès
La représentante spéciale du secrétaire général des Nations Unies en Libye, Stéphanie Williams, a, en effet, annoncé, dimanche soir, 15 novembre 2020, «la fin du cycle de dialogue politique inter-libyen», qui a démarré lundi dernier en Tunisie, sans qu’un accord clair ne soit trouvé entre les différentes parties participantes, notamment concernant une autorité unifiée.
Le deuxième round des discussions aura lieu via visioconférence
Il a été, par ailleurs, convenu de «tenir une nouvelle réunion entre les parties du dialogue libyen en Tunisie la semaine prochaine via visioconférence», a précisé l’émissaire onusienne par intérim en Libye, lors d’une conférence de presse.
«Les participants à ce forum se sont mis d’accord sur une structure de réforme du pouvoir exécutif ainsi que les conditions de candidature pour pourvoir les postes de responsabilité, signalant que le Conseil de Présidence composé de trois membres représentant le Sud, l’Est et l’Ouest, travaillera sur la réconciliation nationale», a-t-elle encore souligné, insistant sur la nécessité qu’il y ait des concessions de la part de toutes les parties libyennes, «notamment en abandonnant la mentalité de tout gagner».
Par ailleurs, des sources bien informées assurent qu’il y a eu une convergence des points de vues au cours de la réunion du dimanche soir, ce qui a conduit à l’annonce de la clôture du forum.
Vendredi, l’ONU a, d’ailleurs, annoncé que les délégués libyens en Tunisie avaient accepté de tenir des élections nationales le 24 décembre 2021, sans toutefois préciser s’il s’agissait d’élections présidentielles, parlementaires ou générales.
Il n’est pas possible de résoudre tous les conflits de 10 ans en une semaine
«Nous sommes parvenus à un consensus sur trois dossiers importants, à savoir une feuille de route [vers la tenue d’élections], les conditions de candidature et les pouvoirs du pouvoir exécutif», a déclaré Mme Williams, dans le même cadre, ajoutant qu’il n’est pas possible de résoudre tous les conflits qui datent de 10 ans (depuis la chute du régime de l’ancien dictateur, Mouammar Kadhafi) en une semaine.
Rappelons que les pourparlers ont connu la participation de 75 représentants, choisis par les Nations Unies en fonction de leur affiliation géographique, politique ou idéologique, mais sans les principales parties impliquées dans le conflit libyen, qui oppose essentiellement le gouvernement de Fayez Sarraj à l’armée de Khalifa Haftar.
Ces discussions se sont déroulées parallèlement à des pourparlers militaires dans la ville côtière libyenne de Syrte concernant les mécanismes de mise en œuvre de l’accord de cessez-le-feu.
Les participants à ce forum militaire ont convenu de retirer tous les mercenaires de la guerre civile en ouvrant la route côtière et en les rassemblant à Tripoli et Benghazi, pour commencer, dans une étape suivante, à les sortir des terres libyennes.
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