Le corps des psychologues et les enseignants chercheurs en psychologie condamnent fermement les propos du député de la coalition islamiste Al-Karama, Yousri Daly, enseignant à l’Institut Supérieur des Sciences Humaines de Tunis de son état, en l’accusant d’avoir «discrédité la profession et d’avoir enfreint gravement le code déontologique et le cadre éthique qui régissent les pratiques psychologiques» et d’avoir «instrumentaliser la psychologie à des fins idéologiques et politiques»
Dans un communiqué conjoint, publié hier, dimanche 3 janvier 2021, la Société tunisienne de psychologie, l’Association Recherches et études en Psychologie Ibn Charaf (Arepsy IC), le département de Psychologie de l’Institut supérieur des sciences humaines de Tunis (Université Tunis-El-Manar), le département de Psychologie de la Faculté des sciences humaines et sociales de Tunis, ont rappelé que «c’est le respect inconditionnel de la personne humaine quelle qu’elle soit, qui fonde la pratique psychologique».
Ces derniers reprochent au député islamiste d’avoir divulgué dans un post Facebook, des données personnelles, qui lui avait été confiée au cours d’une séance d’écoute (concernant un journaliste, qui avait critiqué la coalition Al-Karama en l’accusant de takfiriste).
«Même si Yousri Daly n’avait pas nommé ladite personne, cela ne le dédouane pas car cela constitue une violence à l’égard de la personne qui se reconnaîtra», expliquent-ils, en affirmant qu’il s’agit-là d’une faute très grave.
«Rien ne pourraient justifier de tels agissements contraires aux principes fondamentaux de la profession et de cette discipline», déplorent encore le corps des psychologues et les enseignants chercheurs en psychologie, tout en rappelant que le député a porté atteinte à la profession, par l’instrumentalisation de psychologie à des fins idéologiques et politiques.
Rappelons aussi que ce même député, ancien membre de la police politique de Ben Ali, s’était attaqué à des médias et à des journalistes et que le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) avait fermement condamné, en novembre dernier, estimant que cela s’apparente à des appels à la haine et à la violence, mettant en danger l’intégrité physique des journalistes.
Y. N.
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