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Covid-19 : Ce qui se passe en Inde pourrait aussi nous arriver

Ph. AP.

L’aggravation de la situation épidémiologique en Inde, au cours des derniers jours, doit nous donner à réfléchir ici, en Tunisie, où la campagne de lutte contre le coronavirus marque le pas et la hausse du nombre de contaminations et de morts par la Covid-19 devient inquiétante, ainsi que la raréfaction des lits de réanimation dans les hôpitaux et les cris de détresse des membres du personnel médical et paramédical qui se multiplient sur les réseaux sociaux.

Par Pr Faouzi Addad *

Au début on a parlé de «vague», puis de «tsunami» et maintenant voilà arriver l’«ouragan» en Inde avec plus de 300.000 contaminations par le virus Covid-19 et 2000 décès en 24 heures dans le 2e pays le plus peuplé au monde. Une pénurie d’oxygène menace New Delhi, la capitale de plus de 20 millions de citoyens.

Un nouveau mutant indien inquiète les épidémiologistes

Pourtant l’Inde présentait fièrement les bons résultats de sa stratégie pour faire face à la première vague de la pandémie, mais les derniers rassemblements lors de fêtes religieuses hindoues ajoutés aux rassemblements politiques (cela nous rappelle ce qui s’est passé récemment en Tunisie), aux mariages somptueux et aux manifestations sportives, viennent de donner un nouveau record de contamination. Une pénurie de médicaments fait qu’ils se vendent au marché noir à des prix exorbitants; il n’y a plus aucun lit de réanimation disponible et, selon le Premier ministre, la réserve en oxygène n’était plus, hier, mercredi 21 avril 2021, que de quelques heures.

Vous ne rêvez pas mais c’est la réalité avec la découverte en plus d’un nouveau mutant indien qui présente une double mutation et qui semble inquiéter au plus haut point tous les épidémiologistes du monde.

Un confinement d’une semaine va être imposé et d’ici le 1er mai tous les adultes seront vaccinés en Inde.

Faute de vaccination massive, les prochaines vagues seront dévastatrices

Voilà ce qui pourrait aussi nous arriver si on ne réagit pas rapidement car nos frontières sont devenues des «passoires à virus» avec les faux PCR qui sont présentées par les voyageurs, les passe-droits habituels, les cafés remplis durant les soirées de ramadan, une campagne de vaccination qui tourne au fiasco total, des jeunes de 20 ans ayant été vaccinés alors que des personnes de 75 ans et plus attendent désespérément un SMS confirmant un rendez-vous dans un centre de vaccination.

Je suis très inquiet pour les prochains jours car il semble que nous faisons du surplace et que nous subissons les vagues sans en tirer des conséquences et, finalement, aucune évaluation sérieuse de la situation n’est faite.

Par conséquent, débrouillez-vous ! La vague finira par passer et, à la prochaine ! Sauf qu’en l’absence d’une vaccination massive, les prochaines vagues seront plus fortes et plus dévastatrices.

* Professeur de cardiologie.

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