Dans une déclaration accordée au journal «Le Maghreb» et publié ce mercredi, 9 juin 2021, le juge Imed Boukhris est revenu sur son récent limogeage de son poste de président de l’Instance nationale de lutte contre la corruption (Inlucc).
Boukhris a assuré qu’il était devenu trop dérangeant pour plusieurs personnes (au pouvoir) et un obstacle pour le gouvernement, dont il fallait se débarrasser.
Un gouvernement qui cherche à normaliser avec la corruption selon lui, expliquant qu’en Tunisie, «il existe des connexions entre le système de corruption et les cercles du gouvernement».
Et d’ajouter que l’instance constitutionnelle ne sera pas une façade pour blanchir l’image de qui que ce soit, et qu’il ne sera pas un faux témoin «dans un système corrompu, dirigé par des politiciens qui prennent des décisions arbitraires contre les intérêts du peuple tunisien».
Il a, par ailleurs, précisé qu’il avait choisi de rester discret, conformément au principe du devoir de réserve et compte tenu de la situation sanitaire difficile et de la situation générale du pays.
Quoi qu’il en soit, Boukhris a mis beaucoup trop de temps pour «bouger» lors de son passage à la tête de l’Inlucc. Son limogeage était prévisible, comme l’a dit le président de la république, Kaïs Saïed, et il fallait donc passer rapidement à l’acte. Au final, il a payé le prix de sa lenteur.
Quant à son choix d’être discret et son excuse du devoir de réserve, ils ne tiennent pas la route. Il n’y a pas de devoir de réserve lorsque l’on est face à un dossier de corruption et que notre rôle est de justement le dénoncer.
Rappelons que Imed Boukhris a été limogé par le chef du gouvernement, Hichem Mechichi, lundi dernier, 7 juin 2021, et qu’il a été remplacé par Imed Ben Taleb à la tête de l’Inlucc. Une double décision qui a fait couler beaucoup d’encre ces deux derniers jours.
C. B. Y.
Les dessous dégoûtants du limogeage du magistrat Imed Boukhris
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