Alors que les activistes du parti islamiste Ennahdha et leurs complices dans le mouvement mondial des Frères musulmans exercent un lobbying d’enfer sur les élus du Congrès en leur faisant avaler la fable du «coup d’Etat» en Tunisie, notre ambassade à Washington ne bouge pas pas le petit doigt et ne fait aucun effort pour contacter les représentants et les sénateurs et essayer de leur expliquer la réalité de ce qui se passe en Tunisie. C’en est presque devenu douteux…
Par Chedly Mamoghli *
Emboîtant le pas à sa collègue démocrate Ilhan Omar du Minnesota, le sénateur américain du Connecticut (démocrate) Chris Murphy qui a succédé en 2013 à Joe Libermann (sénateur ami et soutien historique d’Ennahdha, on se souvient de ses visites à Tunis) retweete alors qu’il n’est pas du tout arabophone une publication contenant deux captures d’écran en arabe, l’une un titre du journal saoudien Okadh et l’autre d’un journal émirati qui se félicitent des décisions de Kaïs Saïed et paf ! Murphy fait un raccourci facile et estime que ces deux pays, l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, sont derrière ce qui se passe en Tunisie et que l’Administration Biden doit déterminer rapidement leurs rôles exacts.
La propagande d’Al-Jazira et de tout le soft power qatari (dont le Middle East Eye et Al-Araby) pour déformer la réalité et dire que c’est un coup d’Etat ne dérange pas M. Murphy.
La douteuse inertie de la diplomatie tunisienne
Vous voyez le lobbying exercé par les islamistes sur les élus du Congrès et notre ambassade à Washington plongée dans une inertie totale ne bouge pas et ne contacte pas les représentants et les sénateurs pour leur expliquer ce qui se passe en Tunisie. Ils savent très bien que le Congrès est très puissant et que ce n’est pas du tout suffisant de ne parler qu’à l’Exécutif mais ils ne font rien. Je commence sérieusement à douter que cette attitude est observée sciemment. Cette inertie est douteuse.
Ces chers diplomates, qui coûtent très cher aux contribuables tunisiens, doivent montrer eux élus du Congrès le rapport de la Cour des comptes sur le financement étranger de la campagne électorale d’Ennahdha, son financement opaque, son blocage de toute lutte contre la corruption, son espionnage de la communauté américaine à Tunis tel que l’a révélé le comité d’avocats des martyrs Chokri Belaid et Mohamed Brahmi, les deux dirigeants de gauche assassinés en 2013 par des éléments issus de la galaxie islamiste. Que le comité envoie à Chris Murphy les preuves qu’ils ont rassemblés sur cet espionnage.
Les islamistes passent leur temps à mentir et les autorités tunisiennes laissent faire.
* Juriste.
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