Avec le maintien des mesures exceptionnelles annoncées le 25 juillet dernier par le président de la république Kais Saied, le dirigeant islamiste Radwan Masmoud perd ses nerfs et veut que les États-Unis considèrent l’activation de l’article 80 de la Constitution comme un «coup d’Etat». Depuis un mois et demi, il en perd le sommeil et… la raison.
Par Imed Bahri
Jusque-là, ses employeurs américains et bailleurs de fonds pour son Centre d’étude sur la démocratie et l’islam (CSID) basé à Washington et à Tunis et émargeant sur le Département d’Etat états-unien ne lui ont pas donné satisfaction, et ce en dépit de toutes ses gesticulations qu’il présente comme du «lobbying».
En plus d’être excessifs et ridicules, dans leurs contenus autant que dans leurs motivations, ses postes anti-Saied dont il infeste les réseaux Facebook et Twitter ont du mal à convaincre ses «employeurs» américains, même si le tropisme islamiste de ces derniers est très prononcé. Pis, ces postes suscitent des réactions outrées de la part de ses compatriotes qui y voient la marque d’un être sans foi ni loi, dénué de tout sentiment patriotique et, pour appeler les choses par leur nom, un vendu. Un internaute tunisien, Bilel Ragued, l’a d’ailleurs remis à sa place en l’interpellant: «Pourquoi demandes-tu ce que vont faire les États-Unis ? Pourquoi cherches-tu à impliquer les États-Unis? Tu n’a pas appris la leçon ou bien tu as besoin d’un autre Afghanistan pour la comprendre ?».
Dans sa ferveur de traître, Masmoudi semble déterminé à aller jusqu’au bout dans son rôle de Hamid Karzai tunisien, ses Talibans à lui étant les troupes du mollah Rached Ghannouchi.
A l’approche de la visite de la délégation parlementaire américaine à Tunis, à partir d’aujourd’hui, samedi 4 septembre, pour rencontrer le président Saïed et les représentants des partis et de la société civile (en tout cas ceux qui accepteront de les rencontrer, car, depuis quelques jours, on ne compte pas les refus), Masmoudi s’agite comme un forcené en multipliant les articles, les postes, les mails, envoyés à gauche et à droite, avec une rare frénésie, pour remonter les Etats-Unis contre douze millions de Tunisiens qui ont vomi ses «frères» islamistes et la pseudo-démocratie pourrie et corrompue qu’ils ont mis en place depuis 2011 et qui a valu au pays, hier encore, sous la dictature, classé pré-émergent, la faillite dont on n’ose même parler actuellement.
La délégation américaine est conduite par le sénateur démocrate du Connecticut, Chris Murphy, un pro-israélien notoire et qui a toujours pris la défense des Frères musulmans, estimant que les islamistes servent mieux les intérêts des Etats-Unis et d’Israël dans le monde arabe. Mais Radwan Masmoudi serait bien inspiré de ne pas trop pousser, car pour les Américains, qui ont inventé le pragmatisme, il y a plusieurs manières de comprendre ses intérêts. Et après la récente et retentissante débandade de l’Afghanistan, ils sont bien placés pour savoir qu’on ne peut aller toujours à l’encontre de la volonté des peuples.
A bon entendeur…
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