A quoi joue le secrétaire général de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (Utap), Abdelmajid Zar, dont l’appartenance à Ennahdha est un secret de polichinelle ? Depuis l’annonce des mesures exceptionnelles le 25 juillet 2021, par le président de la république Kais Saied, mesure ayant mis le parti islamiste hors-jeu, il multiplie les déclarations visant à mettre le feu aux poudres en Tunisie.
Par Imed Bahri
S’il voulait affamer les Tunisiens et provoquer des émeutes dans tout le pays, il ne se serait pas comporté autrement. Ses réclamations au nom des agriculteurs ne semblent motivées que par la volonté d’allumer des feux partout.
Jugez-en : alors que les prix des volailles flambent, il demande une baisse de la production de cette viande des pauvres, comme s’il voulait les faire flamber davantage. Il demande aussi, au passage, une majoration des prix des œufs (le déjeuner des pauvres) et en rajoute une louche en annonçant pour bientôt une forte majoration des prix des légumes et des fruits. Vous allez voir ce que vous allez voir !
M. Zar cherche-t-il à punir les Tunisiens parce qu’ils ont soutenu massivement le président Saïed contre le parti islamiste et qui continuent de le soutenir, malgré la forte hausse des prix constatée ces derniers temps ?
Cette forte hausse est, faut-il le préciser, la conséquence directe de la spéculation à laquelle s’adonnent impunément certains grands agriculteurs qui, comme M. Zar, contrôlent les circuits de production et de distribution, en stockant les produits alimentaires et en les distribuant de manière parcimonieuse, afin d’en maintenir les prix à des niveaux élevés et d’augmenter ainsi constamment leurs propres marges de bénéfices ?
D’ailleurs, en allant tous les jours au marché pour faire leurs emplettes, les Tunisiens ont remarqué ce jeu pour le moins pernicieux et malhonnête : des petites baisses des prix sont souvent observées mais elles sont aussitôt suivies de fortes hausses. Ce flottement des prix est d’autant plus grotesque qu’il n’a rien à voir avec la logique économique de l’offre et de la demande, et tient davantage de la spéculation que facilitent les positions de monopole que connaît bien l’agriculteur de Melloulech (Mahdia).
Le président Saïed serait bien inspiré de s’attaquer à ces «affameurs» professionnels, grands spéculateurs devant l(‘Eternel, qui contrôlent le garde-manger des Tunisiens et s’enrichissent à leurs dépens.
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