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Naoufel Saïed annonce l’avènement d’une «nouvelle élite» en Tunisie

Naoufel Saied théorise l’action (ou l’inaction) de son frère aîné.

Naoufel Saïed, professeur de droit comme son frère aîné, Kaïs Saïed, ci-devant président de la république tunisienne, n’a aucune fonction officielle au sein de l’Etat, mais il ne rate aucune occasion pour prendre la défense du locataire du palais de Carthage, en toute occasion, contre vents et marées.

Très actif sur les réseaux sociaux, il commente quasi-quotidiennement l’actualité de son frère et répond quasi-systématiquement aux détracteurs de ce dernier, assumant la fonction d’analyste et d’interprète officieux des déclarations, des silences et des ambiguïtés de la présidence de la république.

Dans un post publié hier, mardi 14 septembre 2021, Naoufel Saïed annonce, sur un ton péremptoire et solennel, la fin d’une élite au pouvoir en Tunisie (celle ayant gouverné le pays depuis 1956, laisse-t-il entendre) et la naissance d’une autre, à la faveur des «mesures exceptionnelles» annoncées le 25 juillet dernier par son frère.

«L’Histoire nous a appris que les crises profondes annoncent toujours la fin d’élites gouvernantes… et la naissance d’autres. Seules les crises provoquent l’alternance requise (et parfois difficile) des élites au pouvoir… La Tunisie n’échappera pas à cette règle et le 25 juillet [2021] en est l’illustration», écrit-il dans ce post au ton prophétique.

Sous l’ancien régime, les thuriféraires de Zine El-Abidine Ben Ali avait inventé le concept de «nouvelle ère» ou du «changement bénit». Ceux de Kais Saïed pourraient adopter celui de «nouvelle élite».

Mais le problème en Tunisie c’est que, souvent, on se gargarise de mots : les emballages conceptuels changent, mais la réalité politique, elle, reste inchangée. Car les réflexes claniques et les habitudes clientélistes tiennent souvent lieu de doctrine politique.

Imed Bahri

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