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Vient de paraître – Carthage ressuscitée par IRIS (2-3) : Carthage, de 814 à 264 av. J.-C.

Il y a bien des manières de raconter l’histoire d’un pays aux non-initiés, et Slah Eddine Ayachi a choisi la meilleure de toutes. En effet, dans les trois petits ouvrages que cet historien vient de publier aux éditions IRIS**, à Sousse, il retrace l’histoire de la Carthage punique et de la civilisation carthaginoise et livre aux lecteurs un compendium sous forme de trilogie. Nous avons présenté hier le premier tome «Histoire de la Tunisie (illustrée), 1ère partie : Elyssa, de la Préhistoire à 814 av. J.-C.». Nous présentons aujourd’hui la 2e partie : «Carthage, de 814 à 264 av. J.-C.»; et demain la 3e «Hannibal, de 264 à 146 av. J.-C.»

Par Mohamed Sadok Lejri *

La première partie du deuxième opuscule est consacrée à Carthage, ville prospère, «cosmopolite», dotée d’une «organisation politique équilibrée » (p. 2) et qui a fini par établir un empire économique au commerce très actif. Dans cette première partie, l’auteur présente la «puissance méditerranéenne» (p. 2) en question tant sous l’angle social et culturel que du point de vue politique et militaire.

L’auteur y énonce une à une les différentes classes sociales qui composent hiérarchiquement la population carthaginoise. Il décrit également le rapport entre l’homme et la femme, notamment en situation matrimoniale, et dresse un bref état (mais ô combien édifiant) des habits carthaginois et de la langue phénico-punique.

Il expose, dans la foulée, les fondements de l’organisation sociale et politique de la vie carthaginoise, tout en mettant en exergue la définition de notions essentielles telles que «Agora», république», «oligarchie», «Conseil des Anciens» et «Assemblée du Peuple». Ensuite, l’auteur consacre une page à l’organisation de l’armée carthaginoise qui disputera aux Romains l’hégémonie de la Méditerranée occidentale.

La partie d’après se rapporte au dynamisme économique de Carthage et l’on y voit passer en revue les ressources de cet empire en tant que puissance maritime, commerciale et agricole. L’auteur souligne l’importance de l’artisanat dans la Carthage antique, mais aussi la présence d’une économie agraire diversifiée et fondée sur la pêche et sur une «agriculture florissante» (p. 16).

Les pages suivantes sont consacrées aux dieux carthaginois et à la religion à Carthage qui a été, majoritairement, héritée de l’Orient phénicien. La partie qui suit porte sur des points indispensables à la compréhension de cette religion : les Tophets, les nécropoles, les prêtres…

Avant de parler de la rivalité qui a opposé les Carthaginois aux Grecques, des guerres gréco-puniques qui ont duré trois siècles durant en Sicile (de 580 à 264 av. J.-C.), l’auteur a consacré une page au rayonnement culturel de Carthage qui, si l’on juge les thèmes traités par l’auteur, à savoir «la bibliothèque»«l’éducation», «les arts et la musique» (p. 26), etc., fut un centre intellectuel important dans son temps.

Ce petit livre s’achève sur Le périple d’Hannon, ce navigateur carthaginois mythique qui effectua un voyage d’exploration le long de l’Afrique occidentale par les colonnes d’Hercule (Gibraltar), les Canaries, le cap Vert, jusqu’au du golfe de Guinée. L’historien publie un extrait du récit du voyage du général Hannon qui a été traduit en grec et qui est connu sous le nom de «Périple d’Hannon». Et c’est sur une belle carte des plus importants sites carthaginois en Tunisie que s’achève le deuxième volet de cette passionnante trilogie.

Slah Eddine Ayachi est né à Sousse en 1950. Après des études secondaires à Sfax, il poursuit ses études supérieures en histoire, en droit et en sciences politiques à la Sorbonne et au Panthéon.

De retour en Tunisie, il crée une société de publicité, de communication et de création artistique, Elyssa Création, une société de production de films, Hannibal Films, une imprimerie graphique, Imprimerie Graphique du Centre – IRIS, et, pour finir, une maison d’édition, IRIS, destinée à la jeunesse pour la découverte du patrimoine historique et culturel tunisien.

Il est le co-auteur du livre encyclopédique Si Sousse m’était contée et auteur de nombre de contes arabo-maghrébins ayant pour objectif de faire découvrir aux jeunes et aux moins jeunes la culture et l’imaginaire traditionnels.

Carthage, de 814 à 264 av. J.-C.; collection Histoire de la Tunisie; Sousse; éditions IRIS, 2021; 36 pages; 10 dinars.

* Universitaire.

** Les trois opuscules en question sont déjà disponibles dans plusieurs librairies de Tunisie.

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