Qualifier le président de la république, qu’il s’agisse de Kaïs Saïed ou de n’importe quel autre chef d’Etat, de «fils de pute» est-il acceptable ? La justice peut-elle longtemps fermer les yeux et les oreilles sur ce genre de dépassements inacceptables qu’interdisent toutes les lois de la terre ? Non bien sûr, et l’arrestation, à l’aube d’aujourd’hui, dimanche 3 octobre 2021, de l’ex-député Abdellatif Aloui (Coalition Al-Karama) et du journaliste Ameur Ayed, présentateur de la chaîne islamiste Zitouna TV, diffusant illégalement ses programmes, est donc compréhensible et tout à fait légale.
Ces deux activistes (car ils outrepassent tous les deux leurs rôles respectifs de député et de journaliste) ont fait preuve d’une ahurissante légèreté en multipliant les déclarations médiatiques où ils s’en prennent à leurs adversaires politiques en des termes vulgaires, orduriers, insultants et humiliants.
Comparer le président de la république à Hitler est déjà excessif et inacceptable mais le qualifier de «fils de pute», comme l’a fait Ameur Ayed en direct à la télévision et colporter à son sujet des mensonges ne pouvaient rester impunis, car la liberté d’opinion n’a jamais justifié la diffamation des personnes que la loi tunisienne, comme toutes les lois du monde, sanctionne. Et cela Abdellatif Aloui et Ameur Ayed le savent bien. Le premier se croyait protégé par son immunité parlementaire et se permettait toutes les outrances. Tout comme le second qui se croyait au-dessus des lois parce que employé et protégé par le parti islamiste Ennahdha. Mal leur a pris… La sanction judiciaire les aidera à remettre leurs idées en place et à saisir les limites légales de leurs fonctions respectives.
Imed Bahri
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