«C’est nous qui l’avons élu et c’est nous qui allons le faire dégager», scandent des jeunes habitants du Kram descendus , ce mercredi 17 novembre 2021, dans la rue, en référence au maire islamiste de cette ville du nord de Tunis, Fathi Layouni, qu’ils ont appelé à démissionner. Après avoir manifesté hier, devant la municipalité, ils ont fermé, cet après-midi, la route du Kram Ouest tout en demandant au président de la république d’ouvrir une enquête sur des soupçons de corruption.
Scandant des slogans hostiles au maire, les manifestants l’ont accusé de les marginaliser et de rendre des services aux islamistes du quartier et ceux qui le soutiennent : «Son Fonds de zakat ne sert pas à améliorer la ville ni à aider les habitants du Kram, mais uniquement à donner de l’argent et des services à ceux qui le suivent», ont-ils ajouté.
«Nous avons décidé de mettre fin à cette injustice car il a refusé de nous entendre, et aujourd’hui nous ne voulons même plus dialoguer avec Layouni», ont ajouté les manifestants, en lançant des «Dégage !», puis s’adressant au président Saïed, ils ont ajouté : «Venez ici constatez de vous même les abus et n’écoutez pas ceux qui ont menacé de vous empêcher de venir, nous les jeunes du Kram on vous souhaite la bienvenue… Venez et demandez une enquête pour corruption au sein de la municipalité».
Rappelons que ces jeunes ont manifesté hier devant la municipalité, en affirmant qu le maire a aidé des jeunes proches de son parti, à leurs dépens, notamment en fournissant des autorisations pour des commerces dans la ville, qui leur ont été refusées car ils n’ont aucune appartenance politique, disent-ils , ce que Fathi Layouni a formellement démenti dans une déclaration aux médias.
«La manifestation n’est pas spontanée, et ces jeunes sont poussés et manipulés par des parties… Et il s’agit uniquement de 14 personnes que nous connaissons bien et que j’avais même reçu le matin et à qui j’ai expliqué la situation», a-t-il notamment indiqué sur IFM, ce qui a mis en colère les manifestant,s qui ont décidé de fermer la route, cet après-midi…
Y. N.
Donnez votre avis