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Tunisie : Les déboires de l’Office des céréales continuent et ses cachotteries aussi !

La transparence et la prise en charge des problèmes au plus haut niveau sont la seule solution pour sortir les entreprises publiques de leurs graves difficultés financières. Or, au plus haut niveau, y a-t-il vraiment quelqu’un au bout du téléphone? Y a-t-il d’ailleurs un pilote dans l’avion Tunisie qui perd dangereusement de l’altitude ?

Par Imed Bahri

Cette introduction alarmiste nous a été dictée par le silence assourdissant qu’opposent les autorités publiques, la présidence de la république en tête, aux problèmes que révèlent quotidiennement les médias, lesquels problèmes, comme celui auquel nous revenons ici, menacent la pérennité des entreprises publiques et nuisent gravement et durablement à l’image du pays et à sa réputation auprès de ses fournisseurs.

Des retards qui coûteront de l’argent aux contribuables

Quatre navires transportant des cargaisons de blé, d’orge et de farine importées attendent en mer, incapables d’entrer dans le port de commerce de Sfax. C’est le secrétaire général du Syndicat principal de l’Office des céréales, Adel Marzouk, qui a confirmé cette information hier, lundi 20 décembre 2021, dans un entretien téléphonique avec Shems FM.

Les navires n’ont pas pu décharger leur cargaison en raison de l’incapacité de l’Office des céréales de payer les fournisseurs et de prendre livraison de ces produits importés, ce qui entraîne des retards qui coûteront de l’argent en devises fortes pour chaque jour de dépassement du délai initial prévu de livraison pour chaque navire.

Marzouk a indiqué que ces navires sont amarrés près des côtes de Kerkennah depuis les 23 et 25 novembre, et 16 et 18 décembre, ajoutant que d’autres ports à Tunis (La Goulette), Gabès et Bizerte font face à des problèmes similaires. Les pertes subies par l’Office après le déchargement d’un un autre navire transportant une autre cargaison de blé tendre parti vendredi dernier du port de Sfax s’élevaient à environ 100 000 dinars en tant qu’indemnité de retard, a encore précisé Marzouk, avertissant que ces pertes ne sont pas encourues uniquement par l’Office, mais aussi par l’État et le contribuable.

Les problèmes ne seront pas résolus par la cachotterie

Donc, et contrairement au «Circulez, il n’y a rien à voir» de l’Office des céréales, qui croit pouvoir s’en sortir avec le déni, cette institution publique a de sérieux problèmes financiers et ce n’est pas en continuant à mentir et en jouant la carte de la cachotterie, de la dissimulation et de l’opacité que la situation va se résoudre.

La transparence et la prise en charge du problème au plus haut niveau sont la seule solution. Or, au plus haut niveau, y a-t-il vraiment quelqu’un pour faire preuve d’un minimum de patriotisme et de responsabilité en prenant à bras-le-corps les problèmes des entreprises publiques, en proposant des solutions à court et à moyen termes et, surtout, en les mettant en œuvre dans l’urgence, quelles que soient les résistances que l’on imagine aisément ? Qu’on nous permette d’en douter et de sonner à notre tour l’alarme : cette situation ne saurait encore durer sans mettre en péril la stabilité économique et sociale d’un pays au bord de la cessation de paiement.

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