Le président Kaïs Saïed a souligné la nécessité de rendre un décret imposant des sanctions aux spéculateurs qui monopolisent les produits de première nécessité, notamment ceux subventionnés par l’Etat, pour spéculer sur leurs prix. Mais depuis le temps qu’il dénonce ces hausses artificielles des prix, qu’est-ce qu’il attend pour le rendre ce sacré décret. Et de doter l’Etat des moyens concrets de son application ?
Lors de sa rencontre avec la cheffe de gouvernement Najla Bouden, lundi 10 janvier 2022, le président de la république a souligné la nécessité d’infliger une peine de prison à quiconque commet un délit de monopole pour la première fois, puis de doubler la peine en cas de récidive.
M. Saïed a aussi déclaré, en parlant des spéculateurs qu’il ne cesse de menacer en vain : «Ils sont revenus à leurs mauvaises habitudes, mais plus personne ne les croit. Et ils continuent d’abuser du peuple.» «Ils essaient de se réorganiser à nouveau au sein de l’État pour abuser de la population dans tous les secteurs, y compris par l’augmentation des prix et les monopoles. Nous devons prendre un décret pour infliger une peine de prison à chaque spéculateur», a ajouté le président, après avoir déploré, à plusieurs reprises, la hausse des prix des œufs et des huiles végétales, considérés comme des produits de base de l’alimentation des Tunisiens et sont, de ce fait, subventionnés par l’Etat, mais aussi du fer, du ciment et autres matériaux de construction.
Cependant, le problème avec M. Saïed c’est qu’il croit, par déformation professionnelle, étant professeur de droit, qu’il peut régler tous les problèmes avec des lois, tout en sachant que le drame de la Tunisie n’est pas le manque de lois répressives mais leur non application par une administration publique impuissante, complaisante ou carrément complice et corrompue.
Imed Bahri
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