Membre de l’équipe de défense de l’ancien doyen de l’Ordre des avocats tunisiens Abderrazek Kilani, l’avocat et activiste politique Ridha Belhadj a estimé que la Tunisie fait aujourd’hui face à une grave crise et que «la seule solution réside dans le dialogue sans conditions préalables et le retour à la voie constitutionnelle consensuelle». Laa solution est donc, selon lui, aux mains du président. Vidéo.
Invité de la Matinale de Shems FM, aujourd’hui, vendredi 4 mars 2022, Me Belhadj, qui était chef de cabinet de l’ancien président Béji Caïd Saïed, a déclaré que «le dialogue ne se fait pas avec les amis, mais avec ceux qui sont différents afin de s’entendre sur des points de convergence pouvant être identifiés par le dialogue.»
Il répond ainsi aux dirigeants de certains partis politiques qui refusent de participer à un dialogue national dont le parti Ennahdha serait partie prenante, au prétexte que le parti islamiste, qui a gouverné le pays depuis 2011, est à l’origine de la crise générale qu’il traverse aujourd’hui et qu’étant la cause même des problèmes, il ne saurait être associé aux solutions.
Me Belhadj a estimé aussi que «parmi les points de convergence les plus importants sur lesquels il va falloir travailler, il y a celui du retour à la voie constitutionnelle et aux instances élues», faisant allusion surtout à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) dont les travaux ont été gelés par l’annonce des mesures exceptionnelles, le 25 juillet dernier, par le président de la république Kaïs Saïed.
L’avocat a également appelé toutes les parties à «se concentrer sur la situation économique, en particulier la question de la suppression des subventions, qui ne devrait pas être imposée et être étudiée avec le partie syndicale».
Parlant ensuite de l’affaire Kilani, Me Belhadj a déclaré qu’en poursuivant l’ancien doyen de l’Ordre des avocats tunisiens, «le tribunal militaire risque de porter atteinte à l’image de la Tunisie.» Car, selon lui, «Me Kilani n’a pas commis un délit militaire et son échange avec les forces de sécurité après l’arrestation de Noureddine Bhiri (le député Ennahdha, le 31 décembre dernier, Ndlr) s’était déroulée dans le calme et aucun heurt n’a eu lieu.»
Selon Me Belhaj, il s’agirait d’une «affaire politique, d’autant plus que Kilani fait partie de ceux qui considèrent que les décisions du 25-Juillet étaient un coup d’État, a participé aux actions organisées par le mouvement Citoyens contre le coup d’État et est membre du Comité de défense de Bhiri, ce qui a fait de lui une cible» du pouvoir.
«L’arrestation et la comparution des civils devant le tribunal militaire n’est pas dans l’intérêt de la Tunisie», a conclu Me Belhadj.
I. B.
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