La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd) a revu à la baisse les prévisions de croissance de la Tunisie pour 2022, à 2% en régression de 0,7%, depuis la mise de jour de mars dernier, tout en maintenant les prévisions à 2,5% de croissance pour 2023. Des taux qui restent relativement faible et ne permettent pas d’absorber, ne fut-ce qu’en partie, le chômage, dont le taux dépasse aujourd’hui 17% de la population active.
Dans un rapport paru aujourd’hui, mardi 10 mai 2022, sur les perspectives économiques régionales, «Retour sur les prix futurs, faire face la cherté de la nourriture et de l’énergie», l’institution financière européenne, a revu à la baisse une bonne partie de ses prévisions de croissance de mois de mars, pour les années 2022 et 2023, dans la plupart de ses pays d’intervention.
La Berd a expliqué la révision de croissance pour la Tunisie par «l’accroissement de la vulnérabilité et l’incertitude continue», notant que la guerre en Ukraine et l’augmentation des prix (en particulier l’huile et du blé) affecteront les ménages aussi bien que le budget public en raison des subventions gouvernementales.
Les progrès de la négociation d’un nouveau programme de financment avec le FMI, sont jugés lents, en raison des changements politiques enregistrés au niveau politique depuis juillet 2021, et ce en dépit de l’avancée des négociations techniques en cours et de l’accord potentiel prévu «dans un avenir proche», selon la banque.
Des réformes qui suscitent la controverse
Ce nouveau programme devrait apporter au pays un financement extérieur et une assistance technique indispensables. Il peut aussi renforcer la capacité du gouvernement à aborder des réformes qui suscitent la controverse mais qui sont essentielles, à savoir réduire la masse salariale dans le secteur public et les subventions au carburant auxquelles les syndicats et une partie de la population sont fortement opposés.
Les principaux risques qui pèsent sur les perspectives futures consistent dans «tout retard supplémentaire dans la mise en œuvre des réformes et l’arrivée à un accord avec le Fond, la détérioration de la situation politique actuelle, l’impact de la guerre de l’Ukraine sur les prix mondiaux de l’alimentation et de l’énergie (la tunisie étant dépendente des importations) et les retombées de la guerre sur les perspectives de l’Europe – le principal partenaire économique du pays.»
La relance économique en Tunisie a été modeste en 2021 avec une croissance du PIB de 3,5%, alimentée par un rebond de l’industrie manufacturière, le secteur minier et le commerce.
Une croissance exposées à des risques baissiers majeurs
En contre-partie, la croissance dans les secteurs du tourisme et des services continue d’être freinée par les restrictions liées au Covid-19 (sur la plus grande partie de l’année) outre la contraction de la croissance dans l’agriculture, estime la Berd.
Dans le monde, toutes les prévisions pour cette année et l’année prochaine sont exposées à des risques baissiers majeurs dans le cas où l’ampleur de la guerre en Ukraine s’étendrait ou si le flux d’exportations de gaz ou d’autres matières premières en provenance de Russie serait plus restreint.
Si l’approvisionnement en gaz devait être encore interrompu, par exemple, la production par habitant dans les régions de la Berd en 2022, pourrait être inférieure de 2,3% au scénario de référence et de 2% en 2023.
Source : Tap.
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