«Le projet de nouvelle constitution publié au Journal officiel a supprimé tous les verrous face à une seule personne qui est le chef de l’État, puisqu’il lui permet de dissoudre le parlement et de nommer le gouvernement, créant ainsi un déséquilibre des pouvoirs en faveur du chef de l’Etat».
C’est ce qu’a déclaré le professeur de droit constitutionnel Slim Laghmani, aujourd’hui, lundi 4 juillet 2022, lors d’une rencontre organisée par l’Association tunisienne de droit constitutionnel à propos du nouveau projet de constitution, ajoutant que ce texte, qui doit faire l’objet d’un référendum le 25 juillet courant, se prête à diverses interprétations.
«D’une part, il fait référence à l’établissement d’un État religieux à travers son article cinq, et d’autre part, il garantit la liberté de croyance et de conscience avec une formulation meilleure que celle de la constitution de 2014», a ajouté M. Laghami, qui voit ici une grande contradiction.
Non seulement le projet de constitution proposé par le président de la république Kaïs Saïed a supprimé l’article 2 de la constitution de 2014, qui souligne le caractère civil de d’Etat, mais il a aussi, en même temps, limité la liberté de pratiquer les rites religieux.
M. Loghami a ajouté qu’à travers ces contradictions, «nous n’avons pas surmonté l’ambiguïté qui existait dans la constitution de 2014».
I. B.
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