L’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD) a averti, dans un communiqué publié samedi 13 août 2022, à l’occasion de la célébration de la Journée nationale de la femme, correspondant à la publication du Code du statut personnel, le 13 août 1956, que l’adoption du mode de scrutin uninominal dans la prochaine loi électorale conduirait à l’exclusion des femmes du champ politique.
Tout en exprimant sa crainte que l’adoption du mode de scrutin uninominal (défendu par les partisans du président de la république Kaïs Saïed, Ndlr) ne conduise à un recul par rapport au principe de parité, la LTDH a affirmé son adhésion aux principes de parité horizontale et verticale et de facilitation de l’accès des femmes aux postes de prise de décision au sein des organes et conseils élus et non élus au pays et à l’étranger.
L’association féministe a fait part aussi de sa crainte d’un abandon des droits et des libertés publics et individuels et de ce qui a été réalisé dans le domaine de l’égalité des sexes, alertant sur la fréquence des attaques et des restrictions infligées aux femmes et la fabrication de charges contre elles, renouvelant sa condamnation des abus et atteintes à la vie personnelle de certaines femmes juges.
Activer le principe de l’égalité dans l’héritage
L’ATFD a aussi souligné que le maintien de la direction morale et matérielle de la famille par le mari et de la tutelle unique du père sur les enfants témoigne de l’adhésion au modèle patriarcal de la famille tunisienne, en exigeant l’activation du principe de l’égalité dans l’héritage auquel s’oppose fermement le président Saïed.
L’association féministe a, par ailleurs, estimé que la révision des systèmes d’héritage et l’adoption du principe d’égalité et de la répartition équitable des richesses dans tous les domaines et dans tous les espaces, à commencer par l’espace familial, représentent le meilleur appui au renforcement des acquis de la femme et à la suppression de l’injustice sociale à l’égard des femmes.
Elle a souligné que la célébration du 13 août a pris des dimensions différentes selon les gouvernants et la situation politique au niveau officiel et au niveau de la société civile, la considérant comme une occasion d’appeler à l’abolition des lois discriminatoires et à plus de droits et de réalisations.
Pour une direction conjointe de la famille
L’ATFD a renouvelé son adhésion un État civil basé sur l’égalité, la liberté, la dignité, la citoyenneté et la justice sociale afin de débarrasser les femmes de la sacralisation de la discrimination au nom de l’identité et de la charia, du morcellement de leurs droits universels en soulignant la nécessité de concrétiser le principe de l’égalité complète et effective entre les sexes.
Elle a également appelé à une révision et à une modification du Code du statut personnel pour l’aligner sur la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (Cedaw), à laquelle la Tunisie a adhéré, en abolissant la dot, en rendant la direction de famille conjointe entre les époux et en éliminant la discrimination fondée sur la religion dans la filiation, le nom, la garde, la tutelle et l’héritage.
I. B.
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