La lutte contre la spéculation, la contrebande et la corruption, dont le président de la république Kaïs Saïed ne cesse de rebattre les oreilles des Tunisiens, serait plus crédible et, surtout, plus efficace, si l’Etat s’attaquait sérieusement à l’antre même de toutes les malversations économiques en Tunisie : les ports en général et le port de Radès en particulier. C’est le thème du post Facebook que nous reproduisons ci-dessous.
Par Elyes Kasri *
Kaïs Saïed est président de la république tunisienne depuis trente cinq mois et détient les pleins pouvoirs depuis quatorze mois. Il a fait état à plusieurs reprises de sa volonté de maîtriser le déficit commercial et de s’attaquer aux importations sauvages qui ont porté un préjudice considérable au tissu productif tunisien.
Sa dernière recommandation à la cheffe du gouvernement s’inscrit dans le droit fil du patriotisme économique mais aurait pu avoir un plus grand impact par l’annonce d’une politique plus ferme de contrôle des points frontaliers plutôt que la stigmatisation de l’importation de produits cosmétiques pour femmes et des aliments pour animaux domestiques, avec toutes les interprétations malveillantes que cette association pourrait susciter.
Un Etat dans l’Etat
Une visite présidentielle au port de Radès et sa mise sous le contrôle de l’armée nationale, rendraient certainement un plus grand service à l’économie et à la crédibilité internationale de la Tunisie que les accusations contre X qu’on semble avoir beaucoup de peine à identifier et à mettre hors d’état de nuire depuis des années aussi étrange que cela puisse paraître.
Le port de Radès n’est qu’à quelques minutes du Palais de Carthage mais donne l’impression depuis quelques années d’être un Etat dans l’Etat et peut-être même au-dessus de l’Etat.
* Ancien ambassadeur.
** Le titre est de la rédaction.
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