On a longtemps reproché à Kaïs Saïed de n’être jamais intervenu pour déplorer les violences policières souvent dénoncées par les organisations de la société civile. Aussi, quand le président de la république en parle enfin, ne fut-ce qu’en termes généraux et sans trop s’engager, on ne peut que s’en féliciter, et espérer que sa parole sera entendue par les premiers concernés, les agents de l’ordre.
Lors de sa rencontre avec le ministre de l’Intérieur, Taoufik Charfeddine, et le directeur général de la Sûreté nationale, Mourad Saidane, mardi 25 octobre 2022, au palais de Carthage, le président Saïed a en effet souligné, selon un communiqué de la présidence, la «nécessité de s’attaquer à toutes les formes de crimes, dans le plein respect de la loi».
L’entretien a porté sur «la situation générale du pays et le fonctionnement des différentes administrations centrales, régionales et locales rattachées au ministère de l’Intérieur», indique le même communiqué, ajoutant que l’entretien a également abordé, «la question de l’établissement d’un code de conduite des forces de sécurité intérieure, afin que la loi soit appliquée dans un cadre qui préserve les droits de tous».
Sans trop attendre d’un code de conduite dont l’élaboration et la publication seront, on l’imagine, entourées d’un grand tapage médiatique, avant d’être remis dans les tiroirs, les citoyens seront déjà très satisfaits si la parole présidentielle était mieux entendue, que les agents de sécurité maîtrisaient mieux leurs nerfs dans l’exercice de leurs fonctions et que la loi soit enfin appliquée un jour à tous, y compris aux agents de l’Etat dont beaucoup agissent comme s’ils étaient au-dessus des lois de la république.
I. B.
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