Les travaux d’une portion de 7 km de l’autoroute Tunis-Jelma (Sidi Bouzid) auxquels le président de la république Kaïs Saïed a donné le coup d’envoi en grande pompe, mardi 6 décembre 2022, remet sur la table la problématique des retards de réalisation souvent enregistrés par les projets dont la planification et le lancement remontrent souvent au règne de l’ancien président Ben Ali.
Par Elyes Kasri *
Il semble de plus en plus évident que la planification économique et de l’infrastructure en Tunisie s’est arrêtée en 2010 et ce qui se réalise, de temps à autre et au compte goutte, ne sont que des plats réchauffés de projets des années 1990 et 2000.
La révolution n’a apporté que des retards et des surcoûts, en plus de nouvelles pratiques prédatrices et de mauvaise gestion.
Dons et prêts évaporés
Si le régime de feu Ben Ali est tombé en partie parce qu’il n’arrivait pas à ajuster le modèle économique aux nouvelles réalités nationales et internationales, il serait hasardeux d’affirmer que cet ajustement soit en voie d’être réalisé douze ans après son départ et une pluie de dons et prêts étrangers qui se sont évaporés sans effet tangible sur l’économie et la société.
Un sondage sérieux pourrait nous donner des résultats surprenants si l’on comparait le règne de feu Ben Ali et de ses technocrates aux gouvernements qui se sont succédé depuis 2011.
Quant à la rengaine de la corruption des Trabelsi, bien que condamnable, les douze dernières années ont vu l’éclosion d’une mafia multisectorielle allant de la politique, à l’administration, aux affaires et la contrebande qui fait des Trabelsi de petits malfrats et des enfants de chœur.
Revoir le rôle de l’Etat
La véritable révolution ne se fera que par une nouvelle définition du rôle de l’Etat et la mise en place d’un nouveau modèle économique fondé sur la libération des énergies et la quête d’excellence au lieu des incessantes fantasmagories politiques et syndicales qui ont fait perdre à la Tunisie un temps et des opportunités précieux, en plus de sa place et de sa crédibilité sur la scène internationale.
* Ancien ambassadeur.
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