“Tunisia’s Leader defiantly rejects US rebuke on democractic érosion” (Le dirigeant tunisien rejette avec défi les reproches américains sur l’érosion démocratique) est le titre de l’article de Missy Ryan publié le 14 décembre 2022 par le Washington Post.
Par Imed Bahri
«Ce titre résume toute la visite de Kaïs Saïed à Washington et ses retombées immédiates (FMI) et prochaines», a ironisé un diplomate tunisien, faisant allusion à la déprogrammation de l’examen de l’accord de prêt entre la Tunisie et le Fonds monétaire international (FMI), qui était pourtant fixé pour le 19 décembre.
Il laisse aussi entendre que les déclarations soi-disant hostiles aux ingérences étrangères et attachées à la souveraineté de la décision nationale, faites par le président tunisien à Washington, étaient intempestives et inappropriées : ce n’était ni le bon timing ni le lieu indiqués pour de telles gesticulations plutôt destinées à l’opinion nationale.
Il se trouvera bien sûr beaucoup de Tunisiens pour apprécier de tels propos et de les applaudir, et c’est à ceux-là que semble s’adresser Kaïs Saïed, qui use et abuse du populisme qui l’a porté au pouvoir en 2019 et qui semble, depuis, en campagne électorale permanente. Mais il n’échappe pas aussi à beaucoup d’autres qu’avec ce genre de déclarations, le chef de l’Etat, qui ne parvient pas à convaincre les partenaires historiques de la Tunisie de la justesse et de la légitimité du processus politique qu’il mène depuis la proclamation de l’état d’exception, le 25 juillet 2021, est en train d’aggraver son isolement et celui de la Tunisie sur les plans intérieur et extérieur.
Ce qui nous rappelle cette phrase de François Sauvadet, ancien président du groupe Nouveau centre à l’Assemblée nationale française, qui avait déclaré, en 2011, à propos de François Bayrou : «Cela fait des années qu’il va dans le mur en klaxonnant».
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