Les mères maghrébines, du fait de leur éducation et de l’amour exclusif qu’elles portent à leurs fils, empêchent ces derniers de devenir des maris et des partenaires. Elles en font des hommes-fils incapables de se transformer en hommes qui répondent aux besoins du couple moderne.
Par Mohamed Sadok Lejri
Commentant des photos des joueurs marocains avec leurs mères, la chroniqueuse Sonia Dahmani a évoqué un sujet qui a particulièrement retenu notre attention lors de la dernière Coupe du monde de football Qatar 2022, mais sans aller jusqu’au bout de son idée par peur de recevoir une volée de bois vert.
En effet, les joueurs des pays occidentaux étaient accompagnés de leurs femmes ou concubines, tandis que les Marocains se roulaient dans les jupes de leurs mamans (ou plutôt dans leurs abayas) après chaque victoire.
Dans l’émission Taht Essour qui a été diffusée sur la chaîne Attessia, le 21 décembre 2022, la chroniqueuse a abordé un sujet qui relève de la psychiatrie : le rapport du Maghrébin (ou de l’Arabe et de l’Oriental en général, et à un degré moindre, du Juif et de l’Italien) à sa mère. Il faut comprendre que la figure maternelle est si forte et prégnante sous nos latitudes qu’elle devient un obstacle impossible à surmonter et une source de blocage. La mère apparaît comme la seule image féminine possible car sacralisée.
Si c’était seulement de l’amour, ce serait très bien et l’on n’imputerait personne à grief. Le problème, c’est que les mères maghrébines, à quelques exceptions près, sont exclusives et construisent elles-mêmes la misogynie des hommes. Elles consacrent tout leur potentiel d’amour à leurs fils, installent une dépendance maternelle et maternante et les éduquent selon des principes qui les rendent incapables d’établir des relations saines et fondées sur un esprit d’égalité et d’échange avec une femme.
Des mères exclusives et maternantes
Les mères maghrébines, du fait de leur éducation et de l’amour exclusif qu’elles portent à leurs fils, empêchent ces derniers de devenir des maris et des partenaires. Elles en font des hommes-fils incapables de se transformer en hommes qui répondent aux besoins du couple moderne.
Sonia Dahmani a bien précisé qu’avec sa femme, le Maghrébin tente de prolonger sa relation à sa mère. L’épouse est souvent perçue comme une mère de substitution. Ce qui peut créer des tensions au sein du couple et le faire basculer dans un climat conflictuel.
Ainsi, les images qui ont circulé lors de cette Coupe du monde confirment que les Maghrébins, à commencer par ceux qui ont grandi en Europe, sont toujours prisonniers du schéma traditionnel qui se reproduit d’une génération à l’autre : la mystification et la sacralisation de la femme-mère, laquelle femme-mère est une valeur refuge pour les hommes-enfants que sont les Maghrébins.
Par conséquent, les épouses sont toujours condamnées à materner et à se substituer subtilement à la mère au sein du foyer pour établir des rapports affectifs positifs avec leurs maris. Les mères qu’on a vues danser sur les terrains de football au Qatar sont le prototype des mères très aimantes et maternantes, mais qui s’interposent entre le fils et sa partenaire et qui, à travers l’éducation qu’elles donnent à leur enfant, préparent la distance entre le fils et sa future épouse/compagne.
L’impossible rapport de réciprocité
Ce sont ces mères qui, en reproduisant un schéma fondé sur un amour exclusif qui laisse peu de place à l’amour entre un homme et une femme, empêchent l’idéologie du couple moderne d’émerger et de s’installer dans nos contrées. Un Maghrébin n’est pas un simple individu, c’est un homme qui appartient d’abord à sa mère. Chez nous, les mères possèdent leurs fils affectivement et font d’eux les véritables hommes de leur vie. Dans ces conditions, il est difficile d’envisager des rapports sains et basés sur l’égalité entre mari et épouse; il n’est pas du tout évident d’envisager une vie de couple dont les membres sont dans un rapport de réciprocité.
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