Tunisie : l’UGTT poursuit sa guéguerre contre le gouvernement  

Dans sa volonté de ménager momentanément le président Kaïs Saïed, l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) continue de s’attaquer au gouvernement et de menacer de contrer ses projets de réformes visant à privatiser des entreprises publiques ou à supprimer les subventions des produits de base.

Dans un communiqué publié à l’occasion de la célébration de son 77e anniversaire, publié le 19 janvier 2023, l’UGTT a déclaré qu’un dialogue a été engagé avec les partenaires de la société civile pour élaborer un projet national de sortie de crise dans le pays. Ce plan sera présenté aux autorités et aux différents acteurs politiques et sociaux.

Cette initiative, lancée avec l’Ordre des avocats, la Ligue tunisienne de défense des droits de l’homme (LTDH) et le Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES), vise à «remettre le pays sur la voie de la démocratie, du développement, du travail et de la construction, loin de la tyrannie et de la situation d’avant le 25 juillet 2021», date de la proclamation de l’état d’exception par le président de la république Kaïs Saïed.

Cherchant visiblement à ménager le chef de l’Etat qui, pourtant accapare tous les pouvoirs dans le pays, l’UGTT préfère s’attaquer au gouvernement qu’elle exhorte, dans son communiqué, à «reprendre le dialogue pour trouver des solutions au cas par cas aux entreprises publiques en difficulté», tout en réitérant son engagement à défendre et à préserver le secteur public en tant que bien national.

Le syndicat a déclaré qu’il ferait échouer tous les programmes et politiques qui aggraveraient les inégalités sociales ou saperaient les moyens de subsistance des Tunisiens ou viseraient à vendre ou à privatiser des entreprises publiques, tout en mettant en garde contre la suppression des subventions des produits de base, qui, en l’absence d’alternatives ou de mesures sociales, pourrait entraîner des protestations et des troubles sociaux.

L’UGTT a critiqué la performance du gouvernement au regard de la dégradation de la situation du pays et de sa soumission aux conditions du Fonds monétaire international (FMI), notant que la loi de finances 2023 accablera d’impôts les citoyens et les entreprises, ajoute le même communiqué.

I. B.  

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