Le parti islamiste Ennahdha a publié un communiqué, dans la soirée de ce jeudi 9 février 2023, en réaction aux accusations du Comité de défense des deux martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, tués, il y a 10 ans, par des extrémistes religieux.
Dans son communiqué, le parti de Ghannouchi dit condamner fermement les tentatives du comité de défense des deux martyrs de lier Ennahdha et ses dirigeants avec les dossiers de terrorisme et des assassinats politiques, tout en déplorant la mise en place d’une commission par le ministère de la Justice afin de suivre les dossiers des assassinats et de mener un audit.
«Cette Commission a mis fin à toute possibilité d’accéder aux circonstances exactes des assassinats… et tout ce qui en suivra ne sera qu’un service rendu à l’autorité putschiste, qui a échoué dans tous les rendez-vous électoraux», accuse Ennahdha qui a évoqué des pressions exercées sur les magistrats, en ajoutant : «Cela va d’ailleurs avec la demande dudit comité à l’autorité putschiste d’intervenir dans ces dossiers et cela va avec ses pratiques de s’immiscer dans toutes les affaires fabriquées contre le mouvement et ses instructions pour porter des accusations dans le dossier du présumé appareil secret».
Le parti islamiste a également annoncé qu’il n’hésitera pas «à faire tout ce qui est requis par la loi, tant au niveau national qu’international, pour mettre fin à l’ingérence dans les procès fabriqués visant à liquider le parti le plus populaire et à l’exclure de la scène politique», lit-on encore dans le communiqué d’Ennahdha qui a également condamné «une campagne médiatique dans laquelle se sont engagés certains journalistes et l’utilisation du service public, comme la chaîne nationale, dans des procès médiatiques et des campagnes de diffamation…».
Rappelons que le comité de défense des deux martyrs a toujours pointé du doigt les dirigeants Ennahdha et à leur tête Ghannouchi les accusant d’être derrières les assassinats politiques perpétré il y a 10 ans, et a également affirmé que les investigations menées ont permis de révéler des liens entre plusieurs dirigeants Ennahdha et des membres de l’organisation terroriste Ansar Charia, ainsi que des liens entre Abdeljalal W El-Ikram, l’un des agents de la garde rapprochée de Ghannouchi et Kamel Gadhgadhi, le principal accusé de l’assassinat de Chokri Belaïd, entre autres crimes terroristes (abattu en 2014 dans des affrontements avec la police).
Une plainte a par ailleurs été déposée au nom du Watad (le parti dirigé par Belaïd au moment des faits) contre le chef islamiste, son fils Mouadh Ghannouchi, l’un des agents de sa garde rapprochée Abdeljalal w El-Ikram ainsi que le vice-président du parti islamiste Ali Larayedh, et ce, pour «crimes terroristes ayant entraîné la mort par homicide volontaire».
Le Pôle judiciaire antiterroriste a par ailleurs, récemment ordonné l’ouverture d’une instruction à ce propos et des investigations vont être menées par la direction anti-terroriste à El-Gorjani, selon Me Gzara, membre dudit comité.
Y. N.
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