Tunisie : les banques appelées à aider à la construction de jardins d’enfants

Le gouvernement tunisien, qui fait face à de graves problèmes financiers, appelle le secteur bancaire à mobiliser la somme de 15 millions de dinars tunisiens (MDT) pour aider à la construction de jardins d’enfants et l’installation de pelouses sur les terrains de sport dans le cadre de la responsabilité sociale des entreprises (RSE) qui rencontre encore de nombreuses difficultés de mise en œuvre.

Ces réalisations se feront en coordination avec le ministère de la Famille, de la Femme, de l’Enfance et des Personnes âgées, selon une correspondance adressée par le ministère au Conseil Bancaire et Financier CBF (anciennement appelé Association professionnelle tunisienne des banques et établissements financiers).

Ces réalisations s’inscrivent dans le cadre de la responsabilité sociétale des banques, notamment après la publication par la Banque centrale de Tunisie (BCT) d’une circulaire qui constitue l’un des premiers et des plus importants piliers du cadre réglementaire de la responsabilité sociétale dans le secteur bancaire, à savoir la Circulaire n°5 de 2021 relative aux cadres de gouvernance des banques et établissements financiers, qui appelait à consolider le concept de responsabilité sociétale dans ces établissements et à lui donner une place importante dans leurs activités.

Les banques tunisiennes ont entrepris plusieurs chantiers sous la présidence du CBF, dont la réfection et la réhabilitation de dizaines d’écoles et d’établissements d’enseignement ces dernières années, avec un budget annuel d’environ 3 MDT, selon les données des rapports annuels d’activité des banques.

Cet appui intervient dans un contexte marqué par la vétusté des infrastructures des structures éducatives, d’où son importance due à la sensibilité de ce secteur public.

La mise en place de structures de responsabilité sociale, malgré le lancement de plusieurs initiatives par les banques, se heurte à de nombreuses difficultés, notamment au niveau des banques publiques.

L’élaboration de critères d’évaluation des efforts de RSE par une structure de régulation gouvernementale est nécessaire pour donner une impulsion à ce secteur, sur la base d’expériences comparatives.

Les banques publiques et certaines banques privées associent la gestion de la RSE aux structures de commercialisation et aux opérations commerciales, limitant cette fonction vitale aux opérations de promotion à caractère caritatif, malgré le fait que la loi n° 35-2018 du 11 juin 2018, relative à la responsabilité sociale des entreprises (dite la loi RSE), prévoit la nécessité de donner aux personnes en charge de cette fonction une place privilégiée et avancée dans les structures organisationnelles des établissements, en relation directe avec la direction générale, afin de définir les stratégies et de se coordonner avec les différentes parties prenantes.

La responsabilité sociétale se heurte à diverses difficultés, principalement liées à la méconnaissance de l’objectif qui lui est assigné, qui est d’assumer une part de responsabilité dans la promotion du service public, de l’environnement et du développement durable.

Source : Tap.

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