Le Front du Salut national a exprimé son rejet de la décision du gouverneur de Tunis, qui lui a interdit de manifester le 5 mars au centre-ville de la capitale, en annonçant avoir décidé de maintenir cette marche de protestation, dimanche à 10h, de la Place de la République à l’Av. Bourguiba.
Le gouverneur Kamel Fkih a indiqué via un communiqué, ce jeudi 2 mars 2023, que cette décision a été prise «parce que certains dirigeants du Front de salut national, organisant cette marche, sont suspectés de complot contre la sûreté de l’Etat». Ce que le Front initié et dirigé par Ahmed Nejib Chebbi, a dénoncé, estimant que le gouverneur a bafoué la présomption d’innocence, et affirmant que «seule la justice peut rendre des jugements complémentaires privant des droits politique et ce, seulement après la preuve de la condamnation des prévenus».
«Cela confirme que le pourvoir en Tunisie multiplie les abus depuis l’abolition de la constitution de 2014 et l’instauration du pouvoir individuel absolu le 25 juillet 2021», dénonce le FSN en affirmant que cette interdiction «porte atteinte à l’un des acquis les plus importants de la révolution, à savoir le droit à la manifestation pacifique et à la libre expression d’opinion».
Dans son communiqué, le Front a également indiqué que le gouverneur n’est pas habilité à interdire une manifestation et que les autorités responsables ne peuvent prendre de pareilles décisions, sauf si un rassemblement peut porter atteinte à la sécurité ou à l’ordre public, et a de ce fait estimé que la décision du gouverneur est invalide : «Le Front de salut national rejette cette mesure et maintient son droit de manifester le 5 mars 2023 à 10 heures la Place de la République à l’Av. Habib Bourguiba».
Notons que le parti islamiste Ennahdha a également publié un communiqué ce soir, appelant ses partisans et «toutes les forces vives du pays à participer en masse» à la marche du dimanche 5 mars
Y. N.
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