Des États des marchés frontières (marchés pré-émergents offrant un potentiel de croissance plus important que les marchés développés), comme la Tunisie, sont confrontés à un défi de refinancement de plus en plus onéreux dans un contexte d’options de financement limitées.
La capacité des États souverains à engager et à obtenir des financements du FMI peut atténuer le stress de liquidité en catalysant des financements supplémentaires, à la fois des créanciers du secteur public et du secteur privé, ajoute un rapport de Moody’s intitulé «L’évolution du paysage des créanciers amplifie l’exposition des marchés frontières au risque de liquidité», publié le 11 mai 2023.
«La Tunisie est confrontée aux paiements d’euro-obligations les plus importants à venir au cours des trois prochaines années par rapport aux réserves internationales de fin d’année 2022, soit 7% en 2023, 12% en 2024 et 13% en 2025», indique le rapport, qui ajoute : «Confrontés à des pressions de liquidité dues à d’importants amortissements arrivant à échéance dans un contexte d’options de financement limitées, les créanciers officiels peuvent fournir un financement qui compense le rythme plus lent des prêts des créanciers chinois et la baisse des émissions d’obligations internationales.»
Les banques multilatérales de développement ont augmenté leurs prêts, souvent associés aux programmes du FMI, indique la même source.
Le financement multilatéral, en particulier lorsqu’il est associé aux programmes du FMI, est censé catalyser d’autres sources de financement, notamment auprès de créanciers privés, pour atténuer les risques de refinancement.
En outre, les prêts du FMI et autres prêts multilatéraux sont subordonnés à l’engagement des gouvernements envers les réformes économiques et fiscales et à leur mise en œuvre.
Ces réformes s’accompagnent souvent de coûts sociaux à court terme, tels que la suppression des subventions ou la possibilité d’une plus grande flexibilité du taux de change, ce qui peut augmenter l’inflation importée et réduire le pouvoir d’achat, a noté la même source.
L’incapacité de la Tunisie à débloquer des financements extérieurs supplémentaires à partir de sources officielles et bilatérales, qui dépendent de la mise en place d’un programme du FMI, augmente les risques de balance des paiements et la probabilité d’une restructuration de la dette.
D’après Tap.
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