Sami Triqi, membre du comité de défense de Rached Ghannouchi, a déclaré que son client a été «arrêté et poursuivi pour une déclaration politique qui a été fabriquée de toute pièce et falsifiée».
L’avocat, qui parlait au cours d’une conférence de presse, aujourd’hui, mardi 23 mai 2023, a ajouté que le ministère public s’est basé dans cette affaire sur cette déclaration publiée sur une page Facebook hostile au mouvement Ennahdha, et a lancé des procédures illégales : arrestation, perquisition, mise en examen, empêchement d’être assisté par les avocats qui l’accompagnaient à la brigade judiciaire à la caserne de Laouina.
Ces procédures ne sont valables que dans les cas de flagrant délit, et ce conformément aux articles 33 et 34 du code pénal, a expliqué Me Triqi, qui a ajouté que l’ancien président de l’Assemblée est poursuivi dans 9 procès, sur la base d’articles prévoyant des verdicts allant jusqu’à la peine capitale, en attendant d’autres procès, et qu’il est souvent auditionné le soir et en l’absence de ses avocats.
De son côté, Me Zeineb Brahmi a indiqué que l’arrestation de Ghannouchi a été effectuée suite à une déclaration où il appelait à la réconciliation, à l’unité nationale et au rejet de la violence et de l’exclusion.
Commentant la décision de Ghannouchi de garder le silence et de boycotter les procès, Me Brahmi a déclaré : «Ghannouchi est clairement visé qu’il parle ou qu’il garde le silence», ajoutant qu’au-delà du président d’Ennahdha, ce qui est visé, c’est sa «pensée centriste et modérée».
Après des interrogatoires et des auditions dans le cadre de 9 procès et qui ont duré plus de 120 heures, Ghannouchi est en réalité poursuivi pour ses idées dont la formulation a été manipulée et détournée pour justifier une accusation déjà prête, a ajouté l’avocate, citée par Mosaïque.
I. B.
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