L’Union générale tunisienne du travail (UGTT) a été surprise par l’attaque d’Abir Moussi et de ses compagnons du Parti destourien libre (PDL) contre le siège de l’organisation syndicale à Tunis, samedi 27 mai 2023, en scandant des slogans stigmatisant et provocateurs.
C’est ce qu’a déclaré Sami Tahri, porte-parole de l’UGTT, en marge du congrès ordinaire de l’union régionale du travail de Tataouine, aujourd’hui, lundi 29 mai, selon Mosaïque FM, en comparant l’action de Abir Moussi à celles des anciennes Ligues de protection de la révolution (LPR), milices violentes proches du parti islamiste Ennahdha, notamment le 4 décembre 2012, contre le siège de l’UGTT.
«N’eût été l’intervention des syndicalistes présents sur les lieux, les choses auraient pu dégénérer», a affirmé Tahri, ajoutant que son organisation portera plainte contre les auteurs de l’agression.
Le secrétaire général adjoint de l’UGTT s’est dit également surpris par le comportement des agents de l’ordre présents sur les lieux qui se sont gardés d’intervenir pour éviter les heurts entre les deux parties ou empêcher toute tentative pour pénétrer dans les locaux de la centrale syndicale par la force. Il s’est dit tout aussi surpris par le fait que le ministère public n’ait pas jugé nécessaire d’intervenir, lui non plus, et de prendre les mesures qu’imposait la situation.
Ce qu’ont fait Abir Moussi et ses compagnons est une atteinte aux libertés et aux droits des organisations, a insisté Tahri, qualifiant d’«inacceptable le fait qu’un parti politique se permette de protester devant le siège d’une organisation parce qu’il n’est pas d’accord avec ses positions».
Le dirigeant syndical a comparé le comportement d’Abir Moussi à celui du pouvoir en place, «qui cherche à étouffer toute opposition, en harcelant, en réprimant et en arrêtant les syndicalistes, les journalistes et les blogueurs».
«Il y a un accord objectif entre les deux parties pour s’attaquer aux libertés et aux droits», a-t-il déclaré, en ajoutant que «l’UGTT continuera de défendre la démocratie, les libertés et les droits, et n’acceptera de se ranger derrière aucune partie», accusant ainsi Abir Moussi de vouloir associer la centrale syndicale par la force à son combat politique.
Sami Tahri a, dans ce contexte, affirmé que l’UGTT a toujours été dans le collimateur de plusieurs parties qui ont pour objectif de saper son action, citant, à cet égard, le pouvoir en place, Ennahdha et le PDL, ajoutant que les gouvernements qui se sont succédé avaient, eux aussi, tenté d’affaiblir la centrale syndicale et de la museler.
Il ne reste face au pouvoir en place que l’UGTT, a affirmé Tahri, estimant que celui-ci œuvrait à imposer son contrôle sur l’organisation, à porter atteinte à son histoire et à sa légitimité.
«Si l’UGTT tombe, les entreprises publiques seront cédées, les subventions supprimées et il n’y aura aucune partie pour défendre le peuple qui sera seul face au gouvernement», a-t-il expliqué.
I. B.
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