Le premier juge d’instruction près le 2e bureau du tribunal de première instance de Sousse II a décidé, lundi 19 juin 2023, de clôturer l’instruction dans le dossier de l’affaire de la société Instalingo, de classer les chefs d’accusation portés contre 15 accusés, dont une journaliste, et d’émettre des mandats de comparution devant la chambre de mise en accusation contre 36 autres, certains en état de liberté et d’autres en détention.
C’est ce qu’a déclaré, à l’agence Tap, le premier substitut du procureur de la République et porte-parole du tribunal de première instance de Sousse II, Rochdi Ben Romdhane, mais le parquet a contesté le jugement de l’instruction et a interjeté appel contre la décision de classer les charges contre 15 suspects.
Une fois saisie, la chambre de mise en accusation près la cour d’appel de Sousse devra statuer sur la «pertinence» de la requête formulée par le parquet, a poursuivi le porte-parole du tribunal, affirmant qu’on doit s’attendre à un jugement soit confirmant les demandes du parquet soit rejetant le recours en entier.
Depuis juin 2022, le parquet avait ordonné une information judiciaire contre 28 personnes, dont le président du parti Ennahdha, Rached Ghannouchi, sur leur implication dans l’affaire de la société Instalingo, rouage essentiel de la machine de propagande du mouvement islamiste sur les réseaux sociaux, portant ainsi le nombre des suspects à 51 personnes.
Dans le cadre de cette affaire, 8 mandats d’amener internationaux ont été émis contre un nombre d’accusés en cavale à l’étranger, dont le fondateur de la société Haythem Kehili, à l’origine des pages sponsorisées spécialisées dans le dénigrement et l’acharnement sur Kaïs Saïed depuis janvier 2021, lorsque la crise a éclaté entre le chef de l’Etat et le parti islamiste Ennahdha, alors que les autres sont en état de liberté. Pour rappel, le parquet avait ouvert, en septembre 2021, une enquête visant la société Instalingo, implantée à Kalâa Kebira et spécialisée dans la création de contenu et la communication numérique, pour attentat ayant pour but de changer la forme du gouvernement, d’inciter les gens à s’armer les uns contre les autres et à provoquer le désordre sur le territoire tunisien, et ce en vertu des articles 67, 68 et 72 du Code pénal.
I. B.
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