La situation des libertés en Tunisie est «délicate», a déclaré Wahid Ferchichi, président d’honneur de l’Association tunisienne pour la défense des libertés individuelles (Adli), ajoutant que la décision d’interdire aux journalistes de commenter le soi-disant «complot contre la sûreté de l’État» l’affaire était un «grave précédent».
Le pays se dirige vers un régime politique despotique, a-t-il averti lors d’une conférence de presse organisée par l’association au siège du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) lundi 26 juin 2023.
Ferchichi a déclaré que plus de 30 personnes sont détenues dans l’affaire dite de «complot contre la sécurité de l’État», alors que les autorités ont innocenté tous les fonctionnaires consulaires étrangers, «ce qui est étrange», a-t-il déclaré.
Il a également déclaré à la conférence, qui s’est tenue pour présenter le rapport Aldi sur «la réalité des droits et libertés en Tunisie au cours des six derniers mois», que cette année a été marquée par la violation des droits de plus de 130 journalistes.
Une démarche qui risque de «jeter les bases d’un régime autoritaire», a-t-il souligné. Il a appelé le président de la république à «appliquer les principes de la Constitution, respecter les procédures légales et mettre en place un véritable système judiciaire».
Le rapport de l’Adli a constaté que le décret-loi n° 2022-54 du 13 septembre 2022 relatif à la lutte contre les infractions liées aux systèmes d’information et de communication a ouvert la voie à une série d’arrestations visant des militants de la société civile, des opposants politiques, des avocats et des journalistes.
Le rapport a également critiqué la promulgation du décret n° 2023-47 du 30 janvier 2023, qui a prolongé l’état d’urgence sur tout le territoire du 31 janvier au 31 décembre 2023. Cette décision pourrait entraîner des restrictions à la liberté de mouvement et au droit de manifester, souligne le rapport.
D’après Tap.
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