Le président Kaïs Saïed ne rate aucune occasion pour exprimer son insatisfaction du travail des juges qui ne participent pas suffisamment à son goût à la guerre de libération nationale qu’il affirme mener contre les ennemis de l’Etat.
En discutant du projet de remaniement des juges pour l’année prochaine, jeudi 3 juin 2023, avec le président du Conseil supérieur de la magistrature par intérim, Moncef Kchaou, le président de la république a en effet réitéré la nécessité pour les magistrats de participer à la bataille d’aujourd’hui pour «nettoyer le pays de ceux qui ont commis des crimes contre lui», soulignant l’importance de l’indépendance du pouvoir judiciaire et des juges dans leur responsabilité de faire respecter la loi, selon un communiqué de la présidence.
Dans ce contexte, Saïed a souligné la nécessité de résoudre de nombreuses affaires qui passent d’une étape à l’autre depuis plus de dix ans, sous prétexte de respecter les procédures, afin d’obtenir un procès équitable plutôt que l’impunité.
Les juges, de leur côté, se justifient en expliquant les lenteurs qu’on leur reproche à la complexité des procédures prévues par la loi même et au manque de moyens humains et logistiques mis à leur disposition, sujets que le chef de l’Etat élude complètement, car ils cadrent mal avec la théorie de complot qu’il affectionne et dont il fait un moyen de gouvernement.
I. B. (avec Tap).
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