Le ministre de l’Intérieur, Kamel Fekih évoque la question des migrants africains en Tunisie avec la représentante du Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés en Tunisie (HCR), Monica Noro.
Recevant, vendredi 11 août 2023, la responsable onusienne, le ministre a mis l’accent sur la nécessité de veiller autant que possible à assurer une coordination étroite entre les structures onusiennes en Tunisie et les organismes officiels de l’Etat tunisien. Cette coordination ponctuelle ciblera deux dossiers-clés, la question migratoire et l’approche des droits de l’homme, indique un communiqué du département de l’Intérieur.
Dans ce contexte, le ministre Fekih a réaffirmé l’engagement de la Tunisie à aller de l’avant sur la voie de la mise en œuvre des législations nationales dans le cadre du plein respect des principes des droits de l’homme et des pactes internationaux, appelant la responsable onusienne «à se concerter avec l’État tunisien avant de prendre toute position ou mesure, étant donné que la Tunisie est un pays jouissant de ses pleins droits à titre de membre à part entière à l’Onu», ajoute la même source.
Le ministre fait ici allusion au communiqué conjoint de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), publié le 27 juillet 2023, où les deux agences onusiennes exprimaient leur préoccupation concernant la sécurité et le bien-être de centaines de migrants, réfugiés et demandeurs d’asile en Tunisie, qui restent bloqués dans des conditions désastreuses après leur éloignement vers des zones reculées et désolées près des frontières du pays avec la Libye et l’Algérie. «Il est urgent de fournir une aide humanitaire essentielle et vitale pendant que des solutions urgentes et humaines sont trouvées», ont-elles affirmé.
Le HCR et l’OIM ont aussi expliqué que beaucoup de ces personnes ont été déplacées de Sfax à la suite des récents troubles dans la ville, tandis que d’autres ont été déplacées de divers centres urbains à travers la Tunisie, dans ce qui sonne comme un reproche adressé au gouvernement tunisien.
C’est aussi en réponse à ces allégations, que son département avait entretemps formellement démenties que le ministre de l’Intérieur a passé en revue «les louables traditions de l’État tunisien, gouvernement et peuple, en matière d’encadrement et d’accompagnement des situations humanitaires qui nécessitent un surcroît d’attention et d’intérêt», se félicitant à ce titre des «efforts déployés par les forces sécuritaires durant les opérations de secours, de sauvetage et de traitement des migrants irréguliers».
A ce titre, le ministre de l’Intérieur a vivement salué le travail de terrain accompli par le Croissant-Rouge tunisien qui, a-t-il dit, est un organisme digne de soutien et d’appui par les organisations internationales spécialisées dans la question migratoire.
Lors de cette réunion, les deux parties ont discuté des relations de coopération et de partenariat entre le bureau de l’Onu à Tunis et les établissements relevant du département de l’Intérieur impliqués dans ces dossiers, réaffirmant l’impératif qu’il y a à les développer dans les domaines d’intérêt commun.
Dans une déclaration à l’agence Tap, jeudi, 3 août courant, le ministre avait affirmé que ce qui vient d’être publié par certaines organisations internationales, notamment, par le porte-parole adjoint du l’Onu, le 1er août, sur la nécessité de protéger les réfugiés et les migrants africains à la frontière tunisienne, étaient «imprécis» et s’apparentent plutôt à des «contrevérités». Il a ajouté que les allégations et prétentions sur des opérations d’expulsion arbitraire sont dénuées de tout fondement, appelant en contrepartie les instances onusiennes à faire preuve de mesure et à vérifier l’information avant de s’empresser de la publier. A ce titre, il avait mis en garde contre les répercussions néfastes découlant de la publication de ces informations erronées sur l’action de l’institution sécuritaire qui, a-t-il dit, ne lésine sur aucun moyen et ne ménage aucun effort en vue de prêter main-forte aux migrants irréguliers bloqués à la frontière terrestre ou maritime de la Tunisie.
I. B. (avec Tap).
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