L’extrême-droite israélienne poursuit sa fuite en avant et entraîne avec elle, dans le génocide annoncé des Palestiniens, un Occident en pleine dérive droitière et néocolonialiste et dans un stade avancé de faillite morale et d’insignifiance politique et stratégique.
Par Elyes Kasri *
L’échec du sommet du Caire, ou plutôt de la nouvelle capitale administrative égyptienne, était prévisible et attendu, faute de consensus même sur l’arrêt des hostilités et du bombardement incessant des populations civiles de Gaza pourtant d’une abomination extrême et comportant toutes les caractéristiques d’un crime de guerre.
Tant que la guerre Russie-Otan par Ukraine interposée n’aura pas été dûment conclue et admise comme annonciatrice d’un nouvel ordre géostratégique international, l’extrême-droite israélienne poursuivra sa fuite en avant en entraînant avec elle un Occident en pleine dérive droitière et néocolonialiste et dans un stade avancé de faillite morale et d’insignifiance politique et stratégique.
Tenu prématurément et avec une logique obsolète, tel peut être le post mortem ou le rapport d’autopsie d’un sommet mort avant même sa tenue.
L’administration américaine aux abois
Dans ce contexte mondial brouillé, l’administration américaine de Joe Biden est aux abois à Washington, en Ukraine et à Gaza. Après son retrait peu glorieux de l’Afghanistan et sa défaite programmée et désormais inéluctable en Ukraine ainsi que le face-à-face intenable à Taïwan avec une Chine en pleine ascension, le maintien du soutien traditionnel et inconditionnel américain et occidental à Israël semble entaché plus que jamais par une dérive d’extrême-droite fasciste du gouvernement israélien sous la direction du repris de justice Benyamin Netanyahu que ni Joe Biden ni l’ancien président Donald Trump et actuel principal candidat républicain aux prochaines élections présidentielles américaines ne portent réellement dans leur cœur.
La montée quotidienne de l’horreur et du génocide à Gaza et les critiques de plus en plus audibles en dépit du verrouillage des mass médias et même des réseaux sociaux risquent de faire monter le coût du maintien du soutien inconditionnel américain à l’aventurisme militariste et colonialiste d’Israël en flagrante contravention avec les principes les plus élémentaires des droits de la guerre et de l’Homme au moment où le parti démocrate américain procède à un examen de conscience et une évaluation des conséquences de son abandon de l’Afghanistan et de son soutien à un régime corrompu et néonazi en Ukraine à quelques mois seulement de la campagne pour les élections présidentielles et parlementaires de novembre 2024.
La perspective de déflagration planétaire
A Gaza, plus l’attente de l’incursion terrestre israélienne dure, plus les voix s’élèvent aux Etats Unis, en Europe et même en Israël pour remettre en question la politique coloniale et d’apartheid pratiquée par Israël depuis trois quarts de siècle à l’encontre des Palestiniens sans parvenir à une formule qui puisse assurer d’une manière durable sa sécurité et celle de ses citoyens qui s’y sont installés en réponse à la propagande sioniste d’un foyer sûr pour eux-mêmes et leur progéniture.
Gaza aura finalement consacré la faillite morale et stratégique d’un Israël dirigé par une clique politique et une élite militaire au ban du droit international et de la moralité humaine et la fin de l’impasse coloniale et d’une litanie de mensonge et de désinformations de moins en moins tenables.
La fin prochaine du contrôle d’Odessa et de Kharkiv, les derniers bastions avant Kiev, par des forces néonazies ukrainiennes et le pilonnage incessant et génocidaire de Gaza par une armée israélienne aux abois et confrontés à la perspective d’être jugés pour crimes de guerre et contre l’humanité, ressemblent plus qu’autre chose aux spasmes de l’agonie d’une dérive américano-fasciste sur différents théâtres et la proximité d’une nouvelle aube avec des équilibres géostratégiques moins injustes et moins entachés de mépris des droits des peuples.
Toutefois, le passage risque d’être risqué avec une perspective sérieuse de déflagration planétaire et même de la bataille finale d’Armageddon qui pourrait dégénérer en un holocauste nucléaire comme l’appellent de leurs vœux certains milieux chrétiens et juifs pour favoriser l’arrivée du nouveau messie.
Quand les croyances mystiques et les dérives néonazies et sionistes fascistes s’allient pour le pire, le monde risque d’être confronté à un danger réel d’embrasement global et d’annihilation.
* Ancien ambassadeur.
Donnez votre avis