L’avocate et présidente du Parti destourien libre (PDL) Abir Moussi a annoncé dans une lettre diffusée, ce lundi 27 novembre 2023, par les membres de son parti, qu’elle observera une grève de la faim durant la campagne des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes.
A l’occasion du coup d’envoi de cette campagne internationale donnée par le ministère de la Femme en Tunisie, Abir Moussi s’est interrogée sur les déclarations de la ministre, sur les lois défendant les droits de la femme, citant notamment la loi n°58 de 2017 relative à l’élimination de la violence à l’égard des femmes, en les qualifiant de «langue de bois»
«La ministre n’a-t-elle pas entendu que son gouvernement est sur le point d’exécuter une femme tunisienne qui croit aux valeurs de la modernité et adhère à l’état de droit et aux institutions ? N’a-t-elle pas entendu que son gouvernement est sur le point de commettre le crime le plus odieux de violence politique et le processus le plus odieux de torture psychologique et physique contre la cheffe du parti descendant de la pensée éclairée de Bourguiba qui a établi le Code du Statut Personnel en Tunisie ?», lit-on notamment dans la lettre écrite par Abir Moussi en prison.
La présidente du PDL estime que sa détention est forcée et faite par la falsification de rapports visant à tromper l’opinion publique sur l’existence d’un crime qui n’a jamais eu lieu, a-t-elle déploré, tout en accusant le pouvoir en place de soumettre le pouvoir judiciaire pour prendre des décisions politiques présentées comme décisions judiciaires
Abir Moussi a de ce fait décidé d’entrer en grève de la faim pour protester contre les injustices dont elle estime être victime, ajoutant qu’elle adressera une correspondance aux Nations unis pour alerter contre les dérives du régime en place.
Rappelons que la présidente du PDL est poursuivie sur la base de l’article 72 et fait face à plusieurs accusations graves, notamment «d’agression visant à changer la forme du gouvernement, d’inciter les citoyens à s’attaquer les uns les autres avec des armes et de semer le chaos à l’échelle nationale», risquant ainsi une lourde peine allant jusqu’à la peine de mort, selon ses avocats.
Elle avait été arrêté le 3 octobre alors qu’elle s’était rendue au bureau d’ordre pour déposer une requête en prévision d’un recours devant le tribunal administratif contre les décrets présidentiels concernant les élections locales. N’ayant pas pu déposer la demande après un refus qui lui avait été notifié par un agent de la garde présidentielle, Abir Moussi, avait réclamé qu’un responsable du bureau d’ordre lui notifie en personne ce refus…
Y. N.
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