Selon deux enquêtes menées parallèlement par deux agences de presse internationales, AFP et Reuters, le journaliste libanais Issam Abdallah (Illustration) a été tué le 13 octobre 2023, par un tir de char israélien, dans une zone proche de la frontière entre le Liban et l’Etat hébreu.
Les autorités israéliennes, qui s’étaient précédemment déclarées «très désolées» pour la mort du journaliste et qui avaient déclaré avoir lancé des «vérifications» sur l’incident, ont affirmé qu’elles «ne visaient pas les civils».
Les enquêtes menées par les deux agences ont confirmé ce qui avait déjà été révélé par des témoins oculaires et d’autres victimes, plus ou moins gravement blessées, de ce qui était défini par beaucoup comme une attaque préméditée contre les médias.
Issam Abdallah, 37 ans, a été tué alors qu’il travaillait avec six journalistes près de la frontière avec Israël, dans la ville d’Alma Shaab. Deux collègues de Reuters, deux journalistes de la chaîne Aljazeera, financée par le Qatar, et deux de l’AFP ont été blessés, dont la photographe Christina Assi, 28 ans, amputée de la jambe droite et toujours hospitalisée. Le groupe de journalistes, qui se trouvait dans une zone bien visible depuis la position israélienne, suivait depuis des heures les échanges de tirs le long de la ligne de démarcation entre les deux pays.
Comme cela a été rapporté à Beyrouth lors d’une conférence de presse, l’AFP a enquêté en analysant et croisant les images de six médias présents ce jour-là avec des témoignages de journalistes, d’habitants et de sources sécuritaires, et en interrogeant plusieurs experts en armement.
Les enquêtes ont été menées en collaboration avec le collectif britannique d’experts et d’enquêteurs indépendants Airwars et montrent que derrière l’attaque meurtrière il y a un projectile de char de calibre 120 millimètres, tiré à partir d’une zone utilisée exclusivement par l’armée israélienne.
Ce n’est pas la première fois que l’armée israélienne tire délibérément sur des journalistes. L’Etat hébreu a un très lourd bilan dans ce domaine. Depuis le début de la guerre qu’il mène contre la bande de Gaza, il a tué, en moins de deux mois, 68 journalistes palestiniens… sur les 94 tués dans le monde depuis le début de l’année, selon un rapport de la Fédération Internationale des Journalistes (FIJ). Et il se trouve encore des Etats dans le monde à défendre cet Etat voyou, qui continue de transgresser impunément le droit international, fort de la protection spéciale dont il bénéficie de la part des Etats-Unis et de certains pays de l’Union européenne, dont l’Allemagne et la France, les deux Etats qui ont tué le plus de leurs citoyens juifs pendant la seconde guerre mondiale. Comme quoi les Etats voyous sont solidaires entre eux… Et pour le pire.
I. B. (avec Ansamed).
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