En maintenant la note de défaut de l’émetteur (IDR) à long terme en devises de la Tunisie à «CCC-», Fitch Ratings a voulu souligner l’incertitude accrue quant à la capacité du gouvernement à répondre à ses importants besoins de financement budgétaire – révisés à la hausse en l’absence de progrès sur les réformes clés des subventions – et l’augmentation des échéances de la dette.
Dans sa note publiée le 8 décembre 2023, et qui confirme une note annoncée en juin dernier, l’agence de notation a rappelé que l’amélioration de la note souveraine dépend d’un meilleur accès au financement extérieur et d’un engagement à mettre en œuvre des réformes visant à réduire le déficit budgétaire. Elle souligne ainsi que l’absence d’accord avec le Fonds monétaire international (FMI) pour un prêt de 1,9 milliard de dollars (les négociations y afférents étant en suspens depuis octobre 2022) et le retard mis dans la mise en œuvre des réformes majeures sur lesquelles le gouvernement s’était engagé ne plaident pas pour une relance de la croissance économique et une amélioration des finances de l’Etat.
Inutile de préciser que le maintien de cette très mauvaise notation ne va pas permettre au pays de solliciter les bailleurs de fonds ou d’obtenir des prêts sur le marché international à des taux viables.
Le président Kaïs Saïed, qui n’apprécie pas les agences de notation qu’il qualifie d’«ommek sannafa» (cuisinières) et rejette leurs notations de la Tunisie, ne semble pas pressé d’accélérer la mise en œuvre des réformes relatives au système de subvention des produits de première nécessité, à l’assainissement des entreprises publiques en difficulté et à la réduction de la part de la masse salariale du secteur public dans le budget de l’Etat, estimant que ces réformes impopulaires pourraient provoquer des crises sociales. Et, par conséquent, empêcher sa réélection en 2024.
I. B.
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