Tunisie : le journaliste Zied El-Heni comparaît devant de pôle judiciaire antiterroriste

Il ne se passe pas une semaine sans que le journaliste Zied El-Heni soit entendu par la justice dans le cadre d’une affaire ou d’une autre, lesquelles affaires se ressemblent toutes, puisqu’elles sont en lien avec ses interventions médiatiques.

Zied El-Heni, qui n’est plus chroniqueur à IFM, la radio ayant préféré se séparer de lui pour ne plus avoir à assumer  les conséquences de ses interventions très critiques à l’égard du pouvoir en place et surtout de celui qui l’incarne aujourd’hui, à savoir le président Kaïs Saïed, doit être entendu encore une fois par la justice, aujourd’hui, mardi 30 janvier 2024, mais ses anciens collègues du plateau de L’Emission Impossible, Borhane Bsaies, Sonia Dahmani, Mourad Zghidi et autres Nejib Dziri, n’ont pas cru devoir en parler dans leurs interventions de ce matin.

C’est dans un post Facebook posté par l’intéressé que nous apprenons qu’il se trouvait devant le pôle judiciaire antiterroriste à La Charguia où il devait être interrogé par le premier juge d’instruction près du bureau 12 en tant qu’accusé.  

«Je n’ai aucune idée sur ce que sera mon sort après l’audition, mais j’ai appris que ma convocation par le juge d’instruction près du Pôle antiterroriste est en lien avec les poursuites judiciaires en cours contre mon ami le Dr Mondher Ounissi [ancien dirigeant du mouvement Ennahdha, Ndlr], que Dieu lève l’injustice qui le frappe», a écrit El-Heni. Il a ajouté : «J’ai aussi appris, ô surprise, dans un pays qui perd la raison, et où plus rien ne surprend plus personne, que mon statut dans cette affaire a changé de simple témoin à accusé, et cela en raison de ma possession, dans le cadre de mon travail journalistique, d’un copie du dossier judiciaire en cours impliquant Walid Balti [ancien collaborateurs avec la présidence de la république, Ndlr). Dossier sur lequel je me suis basé pour essayer le comprendre l’affaire en me basant sur une source officielle et d’émettre un avis en connaissance de cause. Je n’ai ni diffusé les documents ni ne les ai remis à quiconque, comme confirmé par l’enquête effectuée à mon sujet».

Selon Zied El-Heni, le représentant du ministère public a décidé de changer son statut de témoin à accusé pour pouvoir effectuer la saisie de son téléphone portable et identifier, en l’examinant, la source qui lui a fait parvenir les documents du dossier  de l’affaire de complot contre la sécurité de l’Etat impliquant Walid Balti.

Anticipant la discussion qui allait avoir lieu, plus tard dans la journée, avec le juge d’instruction, le journaliste a fait valoir sont droit et son devoir de journaliste de protéger ses sources, comme stipulé par l’article 11 du décret-loi n° 115 de 2011 relatif à la liberté de la presse, que la justice.

I. B.

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