‘‘La quête de l’espoir sublime’’ est le titre du second roman de Hela Jenayah Tekali (éditions Arabesques, Tunis 2024, 212 pages), et le premier écrit directement en français*. C’est un roman-essai, comme le précise l’auteure, qui se présente comme un voyage initiatique en quête d’une sorte de spiritualité universelle.
Par Imed Bahri
Hela Jenayah Tekali reprend le mythe fondateur du péché initial d’Adam et Eve, de leur chute et de leur rédemption, pour raconter le voyage de Hope qui est déchue elle aussi pour avoir succombé à la séduction d’un être maléfique, Ipnobis, inspiré de la mythologie égyptienne antique, mais aidée par son amie et alter ego Dream, elle parvient à chaque fois à échapper au purgatoire et à poursuivre sa quête d’un savoir et d’une foi susceptibles de la sauver et de purifier son âme.
Le voyage à la fois cosmique et initiatique que Hope entreprend la mène de la Rome antique à l’Inde d’aujourd’hui, en passant par l’ancienne Egypte où elle rencontre des moines, des sages et des mystiques qui lui montrent la voie de l’espoir et du salut.
Ce cheminement vers Dieu, plein d’attente et d’amour, est un prétexte qui permet à l’auteur de passer en revue les mythes fondateurs développés par les différentes religions et spiritualités à travers les continents et les époques, du judaïsme au bouddhisme, en passant par le christianisme, l’islam, l’hindouisme ou le sikhisme. Au passage, la romancière invoque les grands auteurs ayant marqué de leur spiritualité l’évolution de la culture humaine : Socrate, Al-Hallaj, Galilée, Shakespeare, Gibran Khalil Gibran ou autres Rabindranath Tagore.
Pour Hela Jenayah Tekali, les religions sont les différentes expressions d’une même spiritualité profondément ancrée dans la psyché humaine qui a besoin de noyer ses craintes et ses peurs dans l’océan de certitudes cosmiques, l’homme et l’univers ne faisant qu’un avec Dieu et le savoir et la foi n’étant que des instruments permettant à cette quête d’absolu d’aboutir ici bas.
Femme et (visiblement) croyante, l’auteure présente aussi, à travers le voyage initiatique de Hope, un plaidoyer en faveur de la femme dont le rôle ne se réduit pas à séduire et à enfanter : elle donne aussi sens à la vie, à notre vie.
* Le premier roman de l’auteure, écrit en anglais, comme l’essentiel de son œuvre poétique, a été traduit en français sous le titre ‘‘Invisible grâce’’ et publié par l’Union des écrivains tunisiens en 2021).
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