La Tunisie a prouvé sa capacité à payer des dettes importantes, notamment un prêt de 850 millions d’euros, sans affecter de manière significative ses réserves en devises, a indiqué Moez Hadidane.
Dans un entretien accordé au journal Echourouk publié aujourd’hui, samedi 30 mars 2024, l’économiste a ajouté que le déficit de la balance commerciale a pu être réduit et qu’il existe d’autres indicateurs économiques en nette amélioration.
Ainsi, Moody’s, à travers le maintien de la notation de crédit de la Tunisie au niveau CAA2 et le relèvement de ses perspectives futures de négatives à stables, a considéré qu’il n’y a aucune raison de faire en sorte que les perspectives de la dette souveraine tunisienne soit négatives malgré le maintien de la notation à un niveau bas, parce que celle-ci ne peut être améliorée étant donné qu’elle reste incompatible avec les risques d’investissement dans la dette tunisienne. Mais, estime Hadidane, ce qu’il faut retenir, c’est que l’agence ne risque pas de continuer à baisser la notation de notre pays, en tout dans un horizon proche.
Par conséquent, la Tunisie a évité le risque de défaut de paiement de sa dette pour l’année 2024, a ajouté l’économiste dans le même entretien, d’autant plus que notre pays a été en mesure de payer, jusqu’au 25 mars, plus d’un tiers de ses dettes extérieures pour l’année en cours, et il n’y a donc aucun problème à ce niveau.
Quant aux années 2025 et 2026, on ne peut pas anticiper sur la capacité de la Tunisie à rembourser ses dettes avant de connaître le stock de ses réserves en devises à la fin de l’année en cours. Cela ne veut pas dire que l’État ne sera pas confronté à des difficultés dans ce domaine, notamment pour approvisionner le marché en produits de base (carburants, céréales, riz, huile de cuisson, café, thé, etc.) car les finances publiques subissent de fortes pressions, mais ces difficultés seront conjoncturelles.
Hadidane a souligné, par ailleurs, la nécessité de bien gérer le stock national de devises et d’avancer vers des réformes majeures, d’autant plus que la Tunisie s’apprête à rembourser, le 31 janvier 2025, son plus gros emprunt sur le marché international, d’une valeur d’un milliard de dollars en devises étrangères. On doit donc continuer à améliorer notre stock en devises et éviter de recourir à la banque centrale pour se financer afin de ne pas entrer dans une trajectoire négative, a averti l’économiste.
I. B.
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