Depuis le début de la guerre génocidaire qu’il mène contre les Palestiniens à Gaza, Israël cherche à élargir le champs des affrontements à toute la région du Moyen-Orient pour provoquer un écran de fumée et poursuivre ainsi son projet d’expansion coloniale, avec l’appui actif des puissances occidentales. Va-t-il enfin réussir à réaliser son objectif ? La crainte d’un embrasement régional est réelle si l’Iran met à exécution sa menace de répliquer aux attaques militaires israéliennes contre ses installations et ses hommes dans la région… (Illustration : Mohammad Reza Zahedi, à droite, tué par Israël le 1er avril courant en Syrie, est le général iranien le plus haut placé tué depuis l’assassinat par les États-Unis de Qassem Soleimani à Bagdad en 2020.)
Par Imed Bahri
Le Wall Street Journal a affirmé que les représailles iraniennes contre le bombardement israélien du consulat de Téhéran à Damas auront lieu durant ces deux jours et auront lieu à l’intérieur du territoire israélien et ne viseront pas des cibles israéliennes à l’étranger. Les plans d’attaques sont entre les mains de l’ayatollah Ali Khamenei, le guide suprême iranien. Une question d’honneur.
En exclusivité, le journal américain très bien informé et réputé proche du monde du renseignement a déclaré qu’Israël se préparait à une attaque directe de l’Iran dans le sud et le nord au entre vendredi et samedi, selon une source proche du dossier. Ça sera une réponse au raid de l’aviation israélienne sur le consulat iranien dans le quartier damascène de Mezzeh, le 1er avril 2024, qui a coûté la vie au général Mohammad Reza Zahedi, responsable des opérations de la Force Al-Qods en Syrie et au Liban. Il est le général iranien le plus haut placé tué depuis l’assassinat par les États-Unis de Qassem Soleimani à Bagdad en 2020. Il est à indiquer qu’il a été tué dans le même quartier qu’Imad Fayez Mughniyeh alias Al-Hajj Radwan, chef militaire du Hezbollah libanais a été tué par le Mossad israélien en 2008. Cependant, une personne proche des projets iraniens a confirmé qu’une attaque était en cours de discussion mais que le délai n’a pas encore été fixé.
Une attaque inévitable
L’Iran a annoncé son intention de se venger de l’attaque israélienne contre son consulat au début de mois qui a conduit à la mort d’un officier supérieur des Gardiens de la révolution et de plusieurs de ses collaborateurs.
Les services de renseignement américains ont averti au début de cette semaine qu’une attaque contre des cibles israéliennes importantes était inévitable mais des sources affirment que l’attaque pourrait avoir lieu à l’intérieur des frontières israéliennes.
Jeudi, un responsable américain connaissant le dossier a déclaré que les rapports des services de renseignement indiquent que l’attaque iranienne n’est que dans quelques jours et à l’intérieur du territoire israélien et non contre les intérêts israéliens ailleurs.
Jeudi également, l’ambassade américaine en Israël a demandé à ses employés et à leurs familles de ne pas quitter Tel Aviv, Jérusalem et Beer Sheva jusqu’à nouvel ordre. Le général Erik Kurilla, commandant du commandement central chargé des opérations militaires américaines au Moyen-Orient s’est également rendu en urgence en Israël jeudi.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a menacé depuis une base aérienne du sud d’Israël de répondre directement à toute attaque contre l’État hébreu. Il a déclaré que quiconque ose leur faire du mal sera attaqué et que son gouvernement est prêt à faire face aux défis de sécurité auxquels est confronté Israël tant sur le plan défensif qu’offensif, a-t-il déclaré.
Le chef de la diplomatie française Stéphane Séjourné «recommande aux Français de s’abstenir impérativement de se rendre dans les jours qui viennent en Iran, au Liban, en Israël et dans les territoires palestiniens», a indiqué son entourage à l’AFP.
Les scénarios incluent une frappe directe sur Israël à l’aide de missiles à moyenne portée. Des comptes sur les réseaux sociaux liés aux Gardiens de la révolution ont publié des clips vidéo contenant une simulation d’une attaque de missile contre le port de Haïfa et le réacteur nucléaire Dimona. Un responsable iranien a déclaré qu’ils frapperaient les stations d’électricité et les usines de dessalement de l’eau de mer si le territoire iranien était attaqué.
L’ayatollah Ali Khamenei n’a pas encore décidé quelle option adopter et il craint qu’une attaque directe au missile échoue en échange d’une réponse israélienne forte ciblant les infrastructures iraniennes. «Les plans des raids sont devant le Guide suprême et il pèse toujours les risques politiques», a déclaré le son conseiller.
Parmi les autres scénarios possibles figurent également le recours aux groupes liés à l’Iran dans la région et auxquels Téhéran a fourni des missiles et des drones. Les hauteurs du Golan syrien occupé peuvent être frappées pour éviter d’attaquer directement Israël, ou pour frapper les forces israéliennes à Gaza ou cibler les ambassades israéliennes à l’étranger.
Crainte d’une expansion de la guerre
Dans le même temps, la communauté internationale retient son souffle et tente d’empêcher l’expansion de la guerre. Selon des responsables iraniens et britanniques, la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock et son homologue britannique David Cameron ont appelé leur homologue iranien Hossein Abdollahian à ne pas attaquer Israël. Un porte-parole de la mission iranienne auprès des Nations Unies à New York a déclaré: «Des invitations ont été envoyées par les ministres de la région et d’Europe au ministre iranien des Affaires étrangères.»
Quant aux Israéliens qui ont réponse à tout et dont les mensonges sont toujours prêts à être servis pour manipuler les Occidentaux qui les prennent toujours au sérieux, ils ont rejeté par la voix du porte-parole de l’armée israélienne les accusations de bombardement d’installations diplomatiques à Damas affirmant «qu’il s’agissait d’un bâtiment de la Force Al-Qods présenté à tort comme une installation civile». Fin de la blague. Israël viole donc d’une manière on ne peut plus claire et sauvage la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques de 1961 et la Convention de Vienne sur les relations consulaires de 1963 qui consacrent l’immunité du personnel diplomatique et l’inviolabilité des représentations diplomatiques et consulaires et prétend après que ce n’est pas une représentation diplomatique ou consulaire ni même civile mais un bâtiment à usage militaire.
Les Israéliens sont prêts à embraser tout le Moyen-Orient ou à déclencher un conflit mondial et après ils serviront des foutaises à l’opinion publique internationale dont ils ne cessent d’insulter l’intelligence.
Par ailleurs, Israël se prépare à l’attaque iranienne attendue en mettant fin aux congés des soldats de réserve et en renforçant la protection des installations civiles. Le ministre de la Défense israélien Yoav Gallant a, également, écrit sur les réseaux sociaux qu’il avait discuté des projets israéliens avec son homologue américain Lloyd Austin. L’aviation israélienne a aussi entamé des exercices de simulation de bombardements de l’Iran car Tel Aviv compte le faire si les Iraniens bombardaient directement Israël.
Le double jeu des Etats-Unis
L’allié historique et sans lequel Israël ne serait pas l’Etat bandit qu’il a toujours été, en l’occurrence les États-Unis, mène comme d’habitude son double jeu. D’un côté, il se dit gêné (ah non, il ne fallait pas !) que les Israéliens n’ont même pas daigné l’informer qu’ils allaient attaquer le Consulat iranien à Damas et d’un autre côté appelle l’Iran à ne pas répliquer à Israël et dans le cas où une réplique a lieu, il défendra Israël.
Cette probable attaque iranienne à l’intérieur d’Israël conduira à une réplique israélienne et à un risque sérieux d’embrasement régional que cherche le pyromane Benjamin Netanyahu pour se maintenir aussi longtemps que possible au pouvoir.
Le chef génocidaire israélien doublé d’un délinquant de droit commun poursuivi ainsi que son épouse dans quatre affaires de corruption sait pertinemment que si la guerre à Gaza se termine, ça va être l’heure des comptes aussi bien pour ses affaires de corruption que pour le 7 octobre qu’il n’a pu empêcher. Pour échapper à ce scénario qu’il redoute grandement et se maintenir aussi longtemps que possible au pouvoir, il essaye d’allonger la guerre à Gaza et le génocide qui l’accompagne mais aussi il essaye de déclencher une guerre régionale.
Question d’honneur pour les Iraniens
D’un autre côté, l’Iran se trouve dans une situation très difficile. S’il réplique, c’est le risque d’une guerre régionale et s’il ne réplique pas, il va apparaître comme peureux et se laissant faire et non pas comme une puissance régionale.
Ces derniers mois, Israël a multiplié les attaques contre des cibles iraniennes en Syrie tuant plusieurs officiers de haut rang du corps des Gardiens de la révolution et, jusque-là, l’Iran n’a pas répliqué. Jusqu’à quand les Iraniens vont-ils supporter les provocations israéliennes? Ces jours-ci nous le diront. Ce qui est par contre certain c’est que le pouvoir iranien doit tenir compte de son opinion interne. Se laisser attaquer indéfiniment par les Israéliens et ne jamais répliquer donne une image de faiblesse que les Iraniens, qui sont un peuple fier et orgueilleux, n’accepteront jamais. C’est aussi une question d’honneur.
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