Le CRLDHT solidaire avec Mehdi Zagrouba et les avocats tunisiens

Le Comité pour le respect des libertés et des droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT) a publié, hier, jeudi 16 mai 2024, le communiqué suivant intitulé «Le calvaire de Maître Mehdi Zagrouba ou le visage brutal de la tyrannie» dont nous reproduisons de larges extraits et où il «exprime sa solidarité avec les avocats qui subissent arrestations, emprisonnements et harcèlements judiciaires». (Illustration: marche de protestation, hier, des avocats, au centre-ville de Tunis).

Ayant eu connaissance des violences et des tortures infligées à Maître Mehdi Zagrouba de la part des agents de la sécurité du ministère de l’intérieur (gendarmes et policiers) aux centres de détention ( l’Aouina et Bouchoucha) depuis son arrestation lundi 13 mai lors de l’irruption de la police à «la Maison de l’Avocat», et après que le Bâtonnier des avocats, le comité de défense (avocats) et le président de la Ligue tunisienne de défense des droits de l’Homme (LTDH) aient confirmé que Maître Zagrouba porte des traces de graves sévices sur diverses parties du corps au point de ne pouvoir être en capacité de se présenter devant le juge d’instruction et ayant dû être transféré à l’hôpital.

Le Comité pour le respect des libertés et des droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT) :

– considère que le régime tunisien, le ministère de l’Intérieur et les agents de sécurité qui ont violenté Maître Zagrouba lors de sa détention portent la responsabilité des tortures dont il a été victime et des conséquences physiques et psychologiques qui peuvent en résulter;

– rappelle que les crimes de torture sont imprescriptibles et que tous ceux qui les auront commis, en ordonnant et en recourant à celle-ci, seront poursuivis pénalement […];

– souligne qu’il incombe à l’autorité judiciaire, notamment aux juges instructeurs, de documenter dans tous ses détails l’agression dont a été victime Me Mehdi Zagrouba, ainsi que toutes les allégations de torture formulées par les détenus;

– exprime sa solidarité avec les avocats qui subissent arrestations, emprisonnements et harcèlements judiciaires et soutient l’appel du Conseil de l’Ordre des avocats à une grève générale [grève observée le jeudi 16 mai 2024, Ndlr], ainsi que toutes les décisions qu’il prend pour la défense de la profession et pour la défense des libertés;

– appelle les organisations de la société civile et toutes les forces démocratiques à prêter la plus grande attention à la gravité de la situation dans le pays caractérisée par une succession d’arrestations arbitraires, de sévices et de violences policières, d’atteintes aux libertés visant à propager la peur. Il les appelle à assumer leur responsabilité historique dans de telles circonstances en renforçant la coordination, la solidarité et la lutte commune […];

– appelle toutes les organisations de défense des droits humains et toutes les forces démocratiques au Maghreb et dans le monde à soutenir les acteurs politiques, civils et les défenseurs des droits humains afin que la Tunisie renoue avec les acquis démocratiques de la révolution […].

Communiqué.