Tôt ou tard, les Etats-Unis devront malgré eux s’incliner devant l’écrasante majorité des pays membres de l’Onu : ils étaient 92 Etats à reconnaitre la Palestine en 1989. Aujourd’hui, ils sont 146 sur 193 (soit 76%). (Illustration : Cartographie des Etats reconnaissant à ce jour l’Etat de Palestine, publiée par le journal suisse RTS. On remarquera que l’écrasante majorité des pays qui ne reconnaissent pas encore la Palestine sont les pays occidentaux, ceux-là même qui, à travers leur histoire, ont le plus martyrisé les juifs. Ceci justifie-t-il cela ?).
Samir Gharbi
Ce ne sont pas moins de 146 pays membres de l’Onu – sur 193 – qui reconnaissent aujourd’hui l’Etat palestinien. Plusieurs autres pays hésitent et d’autres attendent «le bon timing», comme la France. Le président français a déclaré, le 6 juin, qu’il ne peut reconnaitre cet Etat sur la base d’une «indignation» et que, de toute façon, ce n’est pas raisonnable de le faire aujourd’hui alors que la situation n’est pas stabilisée… «Il n’y a pas de tabou, l’heure viendra et la France le fera», a-t-il dit…
En fait, Emmanuel Macron pose des conditions que le futur Etat palestinien devrait accepter avant même de naître : entre autres, ne pas disposer d’une armée qui menacerait la sécurité de l’Etat d’Israël, alors que la réciproque n’est pas à l’ordre du jour…
En fait, c’est la puissance étasunienne – qui dispose d’un droit de veto acquis à la fin de la Seconde guerre mondiale – qui empêche ses alliés et l’Onu de franchir le «pas définitif» de l’admission de la Palestine comme membre à part entière.
Tôt ou tard, les Etats-Unis devront malgré eux s’incliner devant l’écrasante majorité de l’Onu : ils étaient 92 Etats à reconnaitre la Palestine en 1989. Aujourd’hui, ils sont 146 sur 193 (soit 76%).
Ces derniers mois, 7 pays ont admis la Palestine :
1. Jamaïque
2. Trinité-et-Tobago
3. Barbade
4. Bahamas
5. Espagne
6. Irlande
7. Norvège
L’Espagne a pris une position politique très forte, malgré les menaces israéliennes… Son Premier ministre, Pedro Sanchez, a déclaré le 28 mai que cette reconnaissance est «une nécessité» pour «parvenir à la paix». Car cette décision n’est que «justice», a précisé le chef de la diplomatie espagnole, José Manuel Albares. «Les Palestiniens ont le droit d’avoir un Etat, comme les Israéliens ont ce droit», a-t-il expliqué à Bruxelles.
Au moment où la plupart des régimes arabes abandonnent les civils Palestiniens à leur triste sort, ce soutien européen ne pourra que s’élargir au cours des mois qui viennent.
Le camp des Etats-Unis – chefs de fil des soutiens au régime belliciste israélien – comprend encore de nombreux Etats hostiles à l’admission de la Palestine au sein de l’Onu, parmi eux je cite : Angleterre, Allemagne, Canada, France, Italie, Portugal, Finlande, Mexique, Suisse, Japon, Australie, Nouvelle-Zélande, Corée du Sud…
Ces pays devront, un jour ou l’autre, se mettre en phase avec leur propre opinion publique, majoritairement favorable à l’existence d’un Etat palestinien indépendant aux côtés de l’Etat d’Israël, conformément à la loi onusienne décrétée en 1947 et votée alors par… les Etats-Unis et ses alliés aujourd’hui bien oublieux !