Tunisie : quatre «pilleurs d’eau» arrêtés à Mateur

Le substitut du procureur de la république auprès du tribunal de première instance de Bizerte a ordonné la mise en garde-à-vue de quatre personnes soupçonnées d’«exploitation illégale d’un système hydraulique public» dans la délégation de Mateur.    

C’est ce qu’a annoncé Seifeddine Laâbidi, porte-parole du tribunal de première instance de Bizerte, cité par Mosaïque FM, ajoutant que les prévenus mis garde-à-vue sont le président d’un groupement hydraulique et trois agriculteurs locaux bénéficiaires.

La commission locale en charge de faire face au phénomène du raccordement anarchique aux réseaux d’eau potable et d’irrigation à la délégation de Mateur a découvert, lors d’une campagne de surveillance dans la région, l’implication de certains citoyens dans des raccordements illégaux au réseau hydraulique dans la zone d’El-Kherba de l’imadat de Arab Majoul. Informé de ces dépassements, le ministère public a ordonné la saisie des moteurs et des équipements utilisés par les auteurs de ces actes illégaux.

Les campagnes de surveillance sont menées dans le cadre de l’application des décisions du Conseil régional de la sécurité de l’eau visant à mettre fin aux formes d’exploitation outrancière du système hydraulique national, notamment les atteintes aux infrastructures et aux équipements et le raccordement illégal au réseau.

Ces campagnes sont menées par les services de la délégation (sous-préfecture), la garde nationale et le Commissariat régional du développement agricole (CRDA) relevant du ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche.   

Rappelons que le total des groupements hydrauliques en Tunisie est estimé à environ 3 200. On imagine le volume d’eau que les «pilleurs» peuvent retirer des raccordements illégaux comme celui découvert à Mateur.

Reste que les arrestations des auteurs d’infractions ne règlent pas le problème de fond, à savoir le stress hydrique du au réchauffement climatique dont souffrent les agriculteurs et qui requiert des solutions structurelles que seul l’Etat peut mettre en œuvre.

I. B.

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