Présidentielle tunisienne : Kaïs Saïed sur le pied de guerre

Le président Saïed est sur le pied de guerre, au propre et au figuré, contre les «traitres» qui sont soudoyés par des parties étrangères pour porter atteinte à la sûreté intérieure de la Tunisie? A un mois de la présidentielle, l’ambiance générale n’incite guère à l’optimisme.

Imed Bahri

Lors de son entretien mardi 3 septembre 2024 avec le ministre de l’Intérieur, Khaled Nouri, et le secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Intérieur chargé de la sécurité nationale, Sofiene Bessadok, le président de la République a passé en revue la situation générale dans le pays et «les efforts déployés afin de vouer à l’échec toute tentative d’atteinte à la sûreté de l’Etat et à la sécurité des citoyens», indique le communiqué du Palais de Carthage.

«Le chef de l’Etat a souligné que les élections sont une affaire interne et que ceux qui perçoivent de l’argent de parties étrangères et font semblant soutenir la démocratie, ne sont en effet que des traitres», ajoute le communiqué, tout en entretenant le mystère sur l’identité de ces «traitres» et de ces «vendus», sur les «parties étrangères» qui les payent pour porter atteinte à la sûreté de l’Etat tunisien et sur les motivations de tout ce beau monde, alors que la présidentielle est attendue dans un mois.

Saïed, qui brigue un second mandat, sera opposé à deux autres candidats: Zouhair Maghzaoui (mouvement Echâab, pro-Saïed), étrangement silencieux depuis quelques jours, et Ayachi Zammel (mouvement Azimoun), en garde à vue depuis quelques jours, faisant l’objet d’une enquête pour falsification de parrainages populaires dans son dossier de candidature.

L’ambiance générale est pour le moins lourde, alimentée par une guerre fratricide entre les partisans du président et ses opposants sur les réseaux sociaux, et les propos du président, qui alimentent les suspicions de complot international contre notre pays, déjà presque à genou, du moins sur le plan économique, n’aident pas du tout à détendre l’atmosphère. Au contraire…

Par ailleurs, si la situation est aussi grave que la décrit le chef de l’Etat depuis quelque temps déjà (complots, conspirateurs, ingérences étrangères, etc.), n’est-on pas en droit d’attendre une conférence de presse explicative de la part de MM Nouri et Bessadok? Pour nous rassurer sur notre sort et celui de nos enfants…

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